FAQ. La démystification du clavier québécois (norme CAN/CSA Z243.200-92)
© 2001, Alain LaBonté et Secrétariat du Conseil du trésor -- Tous droits réservés

Pour les gens pressés, comment peut-on taper tous les caractères de la touche    qui est la plus complète du clavier (5 caractères) ?
Comment appelle-t-on ce clavier et pourquoi tant de noms ?

Peut-on rappeler pourquoi l'on a normalisé ce clavier ?

On dit que ce clavier est conforme à une norme canadienne et à une  norme internationale. Qu'en est-il ?

Quelle différence un clavier québécois a-t-il avec un clavier canadien ?

Que veulent dire les symboles ?

Quels  sont les caractères utilisés en français intégral ?

Comment tire-t-on le maximum de caractères de ce clavier ?

Y a-t-il des ressources pour faciliter l'usage des symboles pour ceux qui écrivent de la documentation ?

Qui offre ces claviers ?

Peut-on voir quelques exemples de claviers, concrètement, en images ?

Que nous réserve l'avenir ?
 

Comment appelle-t-on ce clavier et pourquoi tant de noms ?

    La norme de clavier canadienne CAN/CSA Z243.200-92 est désignée sur différentes plates-formes
et par différents groupes et personnes, sous divers noms :

    - clavier canadien multilingue
    - clavier LaBonté
    - clavier canadien standard
    - clavier ACNOR
    - clavier CSA
    - clavier québécois

    Tous ces noms sont sans aucun doute dû à l'aspect rébarbatif de la référence à la norme. Pourtant cela n'est pas sans créer beaucoup d'ambiguïtés. En fait, pour l'approvisionnement (dans le cas d'un appel d'offres, ou de la spécification précise de ce clavier dans un contrat d'achat par un utilisateur), il vaut toujours mieux citer le nom de la norme au complet, soit CAN/CSA Z243.200-92. Une norme peut être considérée comme un document juridique en bonne et due forme en cas de contestation.

    Dans la norme canadienne proprement dite, seule la zone alphanumérique du module alphanumérique est normalisée, c'est-à-dire l'ensemble des touches alphanumériques, à l'exclusion même de l'emplacement des touches de fonctions. Il va de soi qu'une touche de sélection du niveau 2 [touche « Shift », ou touche « Majuscule », tous deux termes insuffisants pour désigner la technologie actuelle des claviers] et une touche de sélection du niveau 3 [touche « AltGr », touche « Option », touche « AltCar », selon le constructeur, d'où la nécesité de normaliser un peu les termes], sont nécessaires pour taper les lettres les plus courantes du français. Avec la norme actuelle, une touche de changement de groupe est nécessaire pour saisir les lettres utilisées en langues étrangères, ou même les ligatures Œ couramment utilisées en français intégral.

    Le gouvernement canadien exige en principe cette norme pour son approvisionnement en claviers, dans les zones désignées bilingues au Canada (ce qui, objectivement, comprend tout le Québec, mais très peu d'autres régions du Canada), ou quand un usage bilingue est requis, peu importe le lieu.On exige que ce clavier soit conforme au niveau A à la norme, ce qui permet d'écrire en français, mais non en langues étrangères (ni en français intégral, car au moment où cette norme a été adoptée, les jeux de caractères sur le marché ne comprenaient pas couramment les ligatures Œ régulièrement utilisées en français soigné ou intégral).

    Le gouvernement québécois exige en principe cette norme pour son approvisionnement en claviers dans tous ses bureaux, peu importe leur endroit mais depuis ses tout débuts, il exige un niveau de conformité plus élevé, qui permet d'écrire en langues étrangères (notamment les trois langues de l'ALENA, et les quatre langues européennes utilisées dans les deux Amériques), mais aussi en français soigné ou intégral (ce qui comprend les ligatures Œ).

    Le gouvernement québécois exige aussi en principe la version à 48 touches alphanumériques de la norme (une version à 47 touches existe où lettre Ù est absente, ce qui nécessite une touche morte pour l'accent grave [les claviers américains typiques ont cette géométrie à 47 touches, car elles n'ont besoin de rien de plus]), de même que l'étiquetage des touches de fonctions soit en français, soit avec les symboles de la norme ISO/CEI 9995-7.

    Précisons que le terme de clavier CSA ou clavier ACNOR utilisés par certains a conduit à une ambiguïté imprévue pour plusieurs personnes de bonne foi : en effet tous les claviers vendus au Canada sont en principe conformes aux normes de sécurité électrique de la CSA (ACNOR), et que ces normes n'ont bien entendu rien à voir avec la norme CAN/CSA Z243.200, qui normalise la disposition des caractères sur les touches.

    Il est donc convenu ici de proposer le terme de « clavier québécois » pour désigner un clavier respectant les conditions suivantes :
        -clavier en conformité au niveau B à la norme CAN/CSA Z243.200
        -clavier comportant un module alphanumérique dont la zone alphanumérique comporte au moins 48 touches
        -clavier où les touches de fonction sont soit en français, ou utilisent des symboles conformes à la norme ISO/CEI 9995-7.
 

Peut-on rappeler pourquoi l'on a normalisé ce clavier ?

    La nécessité de normaliser ce clavier est survenue le jour du passage de la technologie des machines à écrire mécaniques ou électriques à celle des technologies de l'information. Les premiers claviers d'ordinateurs personnels ne comportaient pas de lettres accentuées, et l'on a vu apparaître toutes sortes de solutions privées pour écrire en français sur ordinateur, jusqu'au point où l'on a compté jusqu'à 16 configurations de claviers pour ce faire, ce qui n'était pas sans causer des maux de tête à ceux qui avaient à changer de clavier, sans compter les pertes de productivité dues à l'apprentissage de chaque nouveau clavier. Qui plus est le passage aux technologies de l'information pouvait permettre d'éliminer plusieurs contraintes mécaniques (notamment la difficulté d'imprimer directement des lettres majuscules accentuées avec des touches mortes).

    On doit à Alain LaBonté l'élimination de touches mortes pour les lettres ÉÈÀÇÙ (et leur équivalent minuscule). Les claviers canadiens-français d'antan, par exemple, comprenaient une touche morte même pour la lettre ç, bien qu'il n'y ait qu'une lettre qui comporte une cédille en français. Par ailleurss, compte tenu de la présence d'un niveau 3 sur les claviers informatiques, il s'est avéré possible d'éviter l'usage d'une touche morte en français pour l'accent grave. La position de monsieur LaBonté, qui est devenue une position québécoise, a finalement prévalu, même chez les plus récalcitrants au sein du comité de normalisation canadien, car la norme a été adoptée à l'unanimité par tous ses membres. Le comité comportait environ 40 personnes de tout le Canada.

    Le manque de touches n'a pas permis de se débarrasser des touches mortes pour les lettres comportant des accents circonflexes ou des trémas, mais ces lettres sont toutes (à l'exception du Ê) moins utilisées que  les autres. Mais les études de monsieur LaBonté avaient non seulement démontré que l'on ne se privait d'aucune ressource du clavier en évitant une touche morte pour l'accent grave et la cédille, mais que si l'on demandait à des personnes qui se servent régulièrement de claviers si elles préféraient son clavier par rapport à un clavier comportant plus de touches mortes, 71 % préféraient le clavier LaBonté, quelle que soit l'expérience des personnes sondées. Étonnamment, on a obtenu exactement le même pourcentage lors de tests fait de manière indépendante dans d'autres provinces canadiennes, chez des personnes qui écrivent en français à l'aide d'un clavier.

    Notons que les anciens claviers français canadiens comportaient déjà en général la lettre É. dont la fréquence est de loin supérieure en français aux autres lettrs accentuées. Notons aussi que dans la version définitive de la norme, le gouvernement fédéral canadien a négocié un compromis à huis clos avec le gouvernement du Québec, pour faire en sorte que certaines touches du clavier français canadien d'IBM soient reconduites dans la norme canadienne (notamment la présence de l'apostrophe au niveau 2 du clavier, ce qui est un inconvénient remarquable en français, inconvénient que tous les claviers français implantés au Canada ont en commun), en échange de quoi l'on ne toucherait pas au concept élaboré par monsieur LaBonté et l'on ferait de ce clavier une exigence dans les appels d'offres publics canadiens (ce qui n'a été respecté que pour les besoins des zones désignées bilingues).
 

On dit que ce clavier est conforme à une norme canadienne et à une  norme internationale. Qu'en est-il ?

    Le clavier québécois est conforme à plusieurs normes, l'une canadienne, les autres internationales :
        norme CAN/CSA Z243.200 au niveau de conformité B avec un clavier à 48 touches alphanumériques ;
        norme ISO/CEI 9995-1 pour la façon de disposer les caractères sur chacune des touches ;
        norme ISO/CEI 9995-2 pour la géométrie du clavier ;
        norme ISO/CEI 9995-3 pour la disposition des touches du groupe 2 ;
        norme ISO/CEI 9995-7 pour la définition des symboles internationaux de fonctions.
 

Quelle différence un clavier québécois a-t-il avec un clavier canadien ?

    En fait le clavier canadien a essentiellement été fait pour soutenir le français.Il est donc essentiellement utilisé au Québec. Le terme de clavier québécois proposé sur ce site a pour but d'éliminer éventuellement une ambiguïté omniprésente : les claviers dits français canadiens ou canadiens-français sont multiples, et entrent en concurrence avec la norme canadienne de clavier, la norme CAN/CSA Z343.200. Le clavier québécois obéit aux critères d'approvisionnement du gouvernement du Québec... Voir ci-avant.
 

Que veulent dire les symboles ?

    Les symboles qui normalisent les fonctions de clavier, de même que leur terminologie internationale sont définis dans la norme internationale bilingue ISO/CEI 9995-7. En cliquant sur le lien précédent, on trouvera un exemplaire de la proposition de révision de cette norme, qui comporte quelques amendements par rapport à la première édition de cette norme  internationale qui date de 1994. Aucun changement affectant le clavier québécois ne devrait être apporté dans la deuxième édition. Notons que les normes internationales sont sujettes à des droits d'auteur, mais pas les propositions précédant la publication finale. On peut donc à volonté copier le document référencé sur ce site, mais par prudence, l'on devrait s'assurer de disposer d'un exemplaire officiel de la norme internationale, si l'on veut s'y référer dans un contrat ou un appel d'offres.

Quels  sont les caractères utilisés en français intégral ?

    On reconnaît traditionnellement, de manière stable à partir de la fin du XIXe siècle, comme caractères strictement requis à l'écriture du  français :

    -les lettres suivantes :

        àÀ  çÇ  éÉ èÈ êÊ ëË   îÎ ïÏ  ôÔ  ùÙ ûÛ üÜ  ÿŸ

    -les ligatures (ou digrammes soudés) suivants :

        Ææ Œœ

    -l'apostrophe, le trait d'union et les guillemets français : [«] et [»]

    -les signes de ponctuation habituels.

    Notons qu'en français soigné, certains emprunts utilisent d'autres caractères. Ainsi le mot français « cañon » (dont l'orthographe alternative est « canyon ») utilise le caractère espagnol ñ et que le mot français angström (dont l'orthographe suédoise est en fait Ångström -- nom de famille) utilise le caractère suédois ö. L'usage de ces caractères supplémentaires, de même que bien d'autres qui comportent une graphie savante, est contesté ou à tout le moins discutable pour l'écriture du français  soigné, ou français intégral. Quoi qu'il en soit beaucoup de ces caractères peuvent être saisis avec un clavier québécois si on le désire.
 

Comment tire-t-on le maximum de caractères de ce clavier ?

    Le clavier canadien comporte deux groupes. Qu'est-ce qu'un groupe ? Disons pour les besoins du clavier québécois qu'un groupe est essentiellement une couche de clavier qui comporte un ensemble de caractères bien définis. La norme ISO/CEI 9995-3 définit comme groupe 1 l'ensemble des touches nécessaires à un usage national strict. Le groupe 2 est défini comme l'ensemble des caractères utilisés commercialement pour les langues occidentales à alphabet latin et qui ne sont pas communs aux claviers nationaux, une implantation de ce groupe pouvant être faite avec un sous-ensemble de ce groupe, ce qui est le cas pour le clavier québécois.  Pour nous aider à voir en quoi tout cela consiste au Canada, le hasard faisant bien les choses, nous avons trouvé au moins un clavier québécois qui utilise trois couleurs qui séparent les groupes. Sur ce clavier, les caractères du groupe 1 sont en noir et en rouge, les caractères du groupe 2 étant en bleu. Ce clavier nous permet de parler de la notion de niveau au sein d'un groupe.

    Quand le groupe 1 est actif (c'est l'état implicite du clavier québécois), le niveau 1 est constitué de l'ensemble des caractères que l'on tape directement, sans appuyer préalablement sur une autre touche. Le niveau 2 est constitué des caractères dont l'accès nécessite l'usage d'une touche de sélection du niveau 2 (« majuscule » ou « shift », traditionnellement). Sur notre clavier tricolore, les caractères de ces deux niveaux traditionnels sont en noir. Les niveaux 1 et 2 permettent de taper 96 caractères, ou portions de caractères (accents), sur un clavier québécois, puisqu'il y a 48 touches. Pour écrire en français intégral, cela est insuffisant. Le niveau 3 permet d'ajouter théoriquement 48 autres caractères ou portions de caractères. La norme canadienne n'a normalisé que quelques-unes de ces positions, pour des raisons pratiques. On accède à ces caractères, en rouge sur le clavier tricolore, avec une touche de sélection du niveau 3. Cette touche, aussi en rouge dans l'illustration, est étiquetée avec un symbole qui ressemble à un arbre de Noël (double flèche blanche pointant vers le haut).

    Nous allons maintenant débroussailler le groupe 2. Dans la norme canadienne adoptée en 1992, la ligature Œ n'a pas été incluse dans le groupe 1, car à l'époque, ce caractère ne se trouvait pas sur la majorité des ordinateurs utilisés ici. La situation a changé à l'approche du 3e millénaire dans lequel nous nous trouvons. Heureusement, le clavier québécois, contrairement à un clavier conforme seulement au niveau A à la norme canadienne, comporte un groupe 2, dans lequel on a attribué dès le départ la ligature Œ. Le groupe 2 d'un clavier québécois permet aussi d'écrire en au moins 14 langues occidentales, dont les langues officielles à alphabet latin écrites dans les deux Amériques (français, anglais, espagnol, portugais), de même que les langues européennes les plus connues en Europe (notamment l'allemand, l'italien et l'ensemble de langues scandinaves).

    Comment accède-t-on au groupe 2 ? Les méthodes varient mais la façon recommandée à l'heure actuelle par la norme ISO/CEI 9995-3 est la suivante : il s'agit d'appuyer sur la touche de sélection de groupe (sur notre clavier tricolore, il s'agit de la touche à l'extrême droite et au bas de l'image montrant en bleu une flèche blanche pointant vers la droite). Certaines implantions font en sorte qu'une fois que l'on a appuyé sur cette touche et qu'on l'a relâchée, le clavier se trouve dans un état où seul le groupe 2 est actif, et ce pour la frappe de la prochaine touche seulement (car certaines touches mortes nécessitent que l'on bascule au groupe 1 pour taper la lette de base). La plupart des implantations de cette touche font qu'elle agit de la même manière qu'une touche de sélection du niveau 2 ou du niveau 3 pour permette de saisir les caractères se situant à la droite des touches alphanumériques (en bleu sur le clavier). Les majuscules du groupe 2 sont alors tapées en appuyant sur la touche de changement de groupe (en bleu) et sur la touche de sélection du niveau 2 (touche « majuscule » traditionnelle, ou « shift ») avant d'appuyer sur la touche du caractère désiré.
 

        dans le groupe 2 :

           ° (rond haut) qui permet de taper les caractères Å et å (quand on tape un A ou un a par après) :
           ~ (tilde diacritique, à distinguer du « ~ » du groupe 1, qui n'agit pas comme touche morte)
                qui permet de taper les caractères espagnols Ñ et ñ,
                de même que les caractères portugais Ã, ã, Õ et õ.
            ´ (accent aigu), sur la même touche que le point virgule (ce n'est pas évident !!!),
                qui permet de taper des caractères non-français, utilisés en diverses langues,
                qui comportent un accent aigu : Á, á, Í, í, Ó, ó, Ú, ú, Ý et ý (en plus du É et du é, bien sûr).
            ¯ (macron), utilisé au niveau de conformité C à la norme canadienne pour écrire certaines lettres
                considérées comme savantes. Le niveau de conformité C allant au delà du clavier québécois,
                nous laisserons cela de côté. Le macron peut être obtenu seul en le faisant suivre d'un espace,
                puisque aucune lettre du groupe 2 ne comporte cet accent sur un clavier québécois.

        dans le groupe 1 :

            ` (accent grave, sur la même touche que l'accent circonflexe,
                ce qui n'est pas évident non plus !!!), permet de composer les caractères suivants :
                À, à, È, è, Ì, ì, Ò, ò, Ù, ù (vous aurez noté que les caractères français de cette liste sont tous aussi
                accessibles directement dans le groupe 1.
            ^ (accent circonflexe), pour les caractères français Â, â, Ê, ê, Î, î, Ô, ô, Û et û.
            ¨ (tréma), pour les caractères français Ë, ë, Ï, ï, Ü, ü, Ÿ, ÿ et les caractères allemands et scandinaves Ä, ä, Ö et ö.
 

            la lettre danoise Ø et les lettres islandaises Þ et Ð ont comme contreparties minuscules : ø, þ et ð ;
            le digramme soudé ou ligature Æ (aussi lettre à part entière de l'alphabet danois) correspond bien sûr au caractère minuscule æ.
 
 


Y a-t-il des ressources pour faciliter l'usage des symboles pour ceux qui écrivent de la documentation ?

    Les symboles internationaux utilisés sur le clavier québécois peuvent être utilisés dans la documentation des applications informatiques. Bien que l'on puisse se contenter d'images, une police de caractère de format « True Type » (du genre couramment utilisé sous Windows et sur Mac) a été confectionnée par Michael Everson. On peut trouver ce partagiciel et la notice qui l'accompagne en cliquant sur les hyperliens de cette phrase.
 

Qui offre ces claviers ?

Voir le site de l'OLF qui tient ces renseignements à jour.
 

Que nous réserve l'avenir ?

    La norme internationale ISO/CEI 9995-3 a été révisée pour inclure le symbole EURO, dont l'usage est appelé à croître même au Québec, notamment en raison de nos échanges privilégiés avec l'Europe francophone, dont la France et la Belgique, qui passeront définitivement à l'usage concret et définitif de cette devise dès janvier 2002 (le franc français n'aura plus cours légal en France à partir du 17 février 2002). On n'a pas définitivement établi au Canada si l'on inclura l'EURO dans le groupe 1. La question se pose aussi pour les ligatures Æ et Œ, qui gagneraient sans doute à être accessibles dans le groupe 1 en plus du groupe 2.

    La touche du module d'édition réservée à la fonction du séparateur décimal, gagnerait aussi à être étiquetée sur un clavier québécois en vertu du nouveau symbole international représentant cette fonction. Voir ISO/CEI 9995-7 pour une discussion approfondie de ce symbole, qui représente une fonction de saisie et non un caractère de présentation. L'usage double au Québec du point ou de la virgule comme séparateur décimal selon les usages commerciaux nord-américains ou les conventions internationales a posé des problèmes de saisie dans le passé avec certains logiciels. Le symbole international rappelle que la saisie d'un nombre ne devrait pas dépendre de sa représentation externe. Un nombre est en effet une entité conceptuelle pour laquelle beaucoup de représentations sont permises selon les circonstances.

    La norme canadienne verra sans doute certaines petites modifications de cet ordre au cours des prochaines années. Quant au fait de modifier l'attribution des caractères sur certaines touches, il semble qu'il y ait un consensus pour ne pas faire de changements, ce qui irait à l'encontre du but de normalisation, et ce, malgré certains inconvénients connus (notamment le mauvais positionnement de l'apostrophe, qui engendre plusieurs erreurs de frappe où la virgule est saisie à sa place). Il est concevable que de telles erreurs puissent un jour être corrigées plus ou moins automatiquement, notamment dans les logiciels de traitement de texte.

    La disponibilité croissante du jeu universel de caractères (norme ISO/CEI 10646, ou Unicode) pourrait aussi permettre d'utiliser un clavier québécois qui serait conforme au niveau C à la norme canadienne. Ce niveau de conformité meuble complètement le groupe 2 pour soutenir plus de 40 langues européennes utilisant l'alphabet latin. Au-delà de l'alphabet latin, il faut recourir à différentes méthodes de saisie nationales pour optimiser la saisie. Notons finalement qu'une méthode internationale définie dans la norme ISO/CEI 14755 a été proposée comme la méthode du pauvre pour saisir tous les caractères mondiaux, lorsque l'on en a besoin occasionnellement.

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