TSR: une mémoire sélective?
par Françoise Clément - vendredi 5 mai 2006
Tout comme l'INA (France), l'Institut National de l'Audiovisuel, mais à son échelle, la TSR ouvre ses archives. Depuis le 13 septembre dernier, elle offre gratuitement la possibilité de voir ou de revoir une partie de son patrimoine de ces 50 dernières années. C'est peu et c'est beaucoup à la fois, si l'on considère l'énergie énorme que nécessite à la TSR le projet de sauvegarde et de numérisation, doublé du fait qu'il n'a qu'un an d'âge. A titre de comparaison cela fait plus de 10 ans que l'INA s'est lancée sur cette voie de la numérisation et de l'ouverture.
La grande différence entre ces deux institutions réside dans le fait que l'INA assume en France le rôle de dépôt légal de toute archive audiovisuelle émanant des radios et télévisions de service public. Son but est donc de donner à voir, dans une perspective commerciale évidente. En Suisse, pas de dépôt légal pour l'audiovisuel pour l'instant! et c'est donc aux entreprises, comme la TSR, de trouver les moyens, en plus de sa mission première, celle de faire des programmes, de s'assurer que ceux-ci seront correctement archivés et transmis à la postérité.
Vous avez dit «mémoire sélective»?
En guise de mémoire, le patrimoine de la TSR, ce sont plus de 70'000 heures d'images qui ont subi les effets du temps. C'est là aussi la mémoire audiovisuelle de toute la Suisse romande, qui se reconnaît dans les images que nous lui offrons sur notre site.
Et sélective? Ma foi oui, pour des questions de moyens, et aussi parce que les objectifs qualitatifs de notre projet sont placés très haut, afin d'éviter les écueils de la facilité qui nous obligerait dans quelques temps de remettre le métier sur l'ouvrage…
C'est en effet un travail de titan … et de fourmi, réalisé jour après jour par une équipe de spécialistes qui consacrent leur temps à ressortir de nos archives des éléments, à nettoyer et restaurer des films, à copier, numériser et encoder des documents anciens pour leur donner un nouveau souffle. Pour l'heure le projet a permis de sauver quelques centaines d'heures d'archives : une goutte d'eau, pensez-vous, mais n'est-ce pas avec les petits ruisseaux… Et le projet devrait s'achever en 2012, si les sommes nécessaires pour le mener à bien sont trouvées par la Fondation, ce qui n'est pas encore garanti à ce jour.
A ce propos, seriez-vous d'accord de collaborer financièrement à ce projet, qui vise à la sauvegarde de ces images d'un passé qui est aussi le vôtre? Seriez-vous prêt par exemple à payer pour pouvoir visionner en ligne les images d'archives de la TSR?
Le débat est lancé!
Françoise Clément
Cheffe du service Documentation & Archives TSR
Coordinatrice du projet de sauvegarde et de numérisation
Entrée libre sur le site des archives
par Claude Zurcher - lundi 1er mai 2006
Plus de six mois après le lancement du site des archives de la TSR, nous vous présentons aujourd'hui une série de modifications conséquentes qui répondront, nous l'espérons, à vos attentes. Vous êtes en effet près de 20'000, chaque semaine, à découvrir des extraits mis en ligne et cet intérêt nous encourage à ouvrir véritablement ce site, c'est-à-dire à vous offrir la possibilité de commenter les documents publiés et de les partager avec votre entourage.
En effet, parmi les changements les plus importants – outre de nouvelles rubriques et chroniques telles que «Coup de cœur des archives» ou les sections «Intégrale», «Cantons» et «Ecoles» – vous avez dorénavant la possibilité d'exprimer votre opinion, de répondre aux commentaires d'autres internautes, de nous faire part de vos souvenirs, de partager votre étonnement ou vos questionnements. Nous espérons qu'ainsi vous serez nombreux à faire vivre notre site. De plus, vous serez régulièrement tenus informés de l'avancement du projet de sauvegarde et de numérisation du patrimoine audiovisuel que nous menons à la TSR. Nous y publierons aussi des réflexions plus personnelles de l'équipe des archives, des interviews et des informations inédites, aussi bien que cocasses, sur nos découvertes au fil des semaines.
Mais ce blog – instrument nouveau pour nous – ne va pas sans créer quelques prises de tête dans notre équipe. Faut-il, par exemple, publier vos avis sans corriger les quelques fautes d'orthographe qui s'y trouveront peut-être? Pouvons-nous apporter un soin particulier à la conservation de vieux films et nous montrer libéraux avec l'orthographe, comme si la langue n'est pas elle aussi un patrimoine commun? Au demeurant, l'orthographe, est-ce si important que cela? Chacun ici a son opinion. Quoi, vous avez trouvé une faute sur notre site! Alors n'hésitez pas à nous le faire savoir. Mais de façon générale, qu'en pensez-vous?