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Communiqué de presse

 

   

Vendredi 19 octobre 2012

 

 

 

Avis   

des Académies nationales 

d’Agriculture, de Médecine, de Pharmacie,  

des Sciences, des Technologies, et Vétérinaire 

sur la publication récente de G.E. Séralini et al.  

sur la toxicité d’un OGM 

 

 

 

 

Les Académies nationales d’Agriculture, de Médecine, de Pharmacie, des Sciences, des 
Technologies, et Vétérinaire ont pris connaissance, en même temps que le grand public, de l’article 
récemment publié par l’équipe de Gilles-Eric Séralini dans la revue Food and Chemical Toxicology
 
selon lequel un effet tumorigène et toxique important résulterait, chez le Rat, de la consommation 
du maïs génétiquement modifié NK 603 ou de l’exposition à de faibles doses du désherbant 
Roundup auquel il est résistant.  
Les six Académies estiment qu’en raison de nombreuses 
insuffisances de méthodologie et d’interprétation, les données présentées dans cet article ne 
peuvent remettre en cause les Ã©tudes ayant précédemment conclu Ã  l’innocuité sanitaire du maïs 
NK603 et d’une manière plus générale à celle des plantes génétiquement modifiées dont la 
consommation par les animaux ou les humains a été autorisée.  

 

Pour résumer l’appréciation présentée de façon plus détaillée sur le site des Académies concernées, il 
apparaît que la conception du plan d’expérience est Ã  bien des Ã©gards inadaptée, la méthodologie 
statistique classique n’a pas Ã©té employée en ce qui concerne la survenue de tumeurs, le choix des 
animaux utilisés pour cette expérimentation est sujet à caution, et enfin des Ã©léments quantitatifs 
essentiels pour l’interprétation des résultats ne sont pas pris en compte.  

 

L’analyse statistique conventionnelle des résultats obtenus, tels qu’ils sont présentés dans l’article, 
montre qu’il n’y a pas de différence significative entre les groupes en ce qui concerne la survenue de 
tumeurs attribuable Ã  l’OGM, au Roundup, ou Ã  leur association, contrairement Ã  ce que la formulation 
des auteurs de l’article laissait entendre au public. 

 

En conséquence, ce travail ne permet aucune conclusion fiable. 

 

Il est rare, en France, qu’un non-évènement scientifique de cette nature suscite de telles passions jusqu’à 
mobiliser aussi rapidement les membres du Parlement.  

 

L’orchestration de la notoriété d’un scientifique ou d’une Ã©quipe constitue une faute grave lorsqu’elle 
concourt Ã  répandre auprès du grand public des peurs ne reposant sur aucune conclusion établie. 

 

Outre le jugement sur le fond du contenu de l’article en question, la forme de la communication soulève 
de nombreuses interrogations, notamment la concomitance de la sortie de deux livres, d’un film et d’un  
 
 
 
 
 

 

A

CADEMIE NATIONALE DE 

P

HARMACIE

 

Santé Publique, Médicament, Produits de santé       

Biologie, Santé et Environnement 

 

 

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article scientifique, avec l’exclusivité de leur contenu accordé Ã  un hebdomadaire, assortie d’une clause 
de confidentialité y compris vis-à-vis des scientifiques, jusqu’à la conférence de presse. Ces conditions 
de diffusion vers la presse, mise dans l’impossibilité de s’informer au préalable et donc sans possibilité 
de commenter en connaissance de cause, ne sont pas Ã©thiquement correctes. 

 

On peut aussi se poser la question de l’absence de conflits d’intérêt pour G.E.  Séralini et ceux qui 
l’entourent quand on connaît leur engagement Ã©cologique et les soutiens financiers qu’ils ont obtenus par 
de grands groupes de distribution. 

 

Les Académies sont surprises de la façon dont l’article a Ã©té accepté par la revue et rappellent que la 
publication d’un article dans une revue Ã  comité de lecture n’est pas, à elle seule, le gage de sa qualité 
scientifique. Certains articles publiés dans les revues internationales, y compris les plus réputées d’entre 
elles, sont parfois de qualité médiocre ou se révèlent inexacts 

a posteriori

 

Les Académies rappellent qu'il est naturel de procéder, Ã  l'aune de l'évolution des connaissances et du 
perfectionnement des techniques, à une ré-évaluation périodique des procédures adoptées pour détecter 
toute Ã©ventuelle toxicité et/ou cancérogénicité des produits alimentaires. 

 

Tirant les premières leçons de l’émotion suscitée par la publication de G.E. Séralini et de ses 
collaborateurs, 

les six Académies

 :  

 



 

souhaitent

  que les universités et les organismes de recherche publics se dotent d’un 

dispositif de règles Ã©thiques concernant la communication des résultats scientifiques vis-à-
vis des journalistes et du public, afin d’éviter que des chercheurs privilégient le débat 
médiatique qu’ils ont délibérément  suscité, Ã  celui qui doit nécessairement le précéder au 
sein de la communauté scientifique ;  

 



 

proposent

  que le Président du Conseil supérieur de l’audiovisuel s’adjoigne un Haut 

comité de la science et de la technologie chargé de lui faire part, de façon régulière, de la 
manière dont les questions scientifiques sont traitées par les acteurs de la communication 
audiovisuelle ; 

 



 

demandent

  aux pouvoirs publics et Ã  la représentation nationale de tout mettre en Å“uvre 

pour redonner du crédit Ã  l’expertise collective et Ã  la parole de la communauté scientifique 
qui mérite une confiance qu’on lui refuse trop souvent, alors que chacun s’accorde Ã  
affirmer que l’avenir de la France dépend pour partie de la qualité de ses travaux de 
recherche.