© JF Paga – Grasset

Alain Mabanckou passe son enfance et son adolescence au Congo Brazzaville, à Pointe Noire et arrive en France en 1989 pour poursuivre des études de droit (Université de Nantes, Paris-XII et Paris-Dauphine) et commence à publier ses premiers textes poétiques.

En 1995, il reçoit le prix de la Société des Poètes Français tandis que son premier roman, Bleu-Blanc-Rouge, paru en 1998, obtient le Grand Prix littéraire d’Afrique Noire.

Alain Mabanckou est né au Congo-Brazzaville. Romancier, poète et essayiste, de Bleu Blanc Rouge (Éd. Présence Africaine, 1998) à Petit Piment (Éd. Seuil, 2015) en passant par Mémoire de porc-épic (Éd. Seuil – Prix Renaudot 2006), il est l’auteur de onze romans traduits dans plus de vingt langues. Militant convaincu de la francophonie, dans Le Monde est mon langage (Éd. Grasset, 2016) il rend hommage, à travers une série de portraits, aux ambassadeurs de la langue française dans leur grande diversité. En 2016, il a été le premier écrivain nommé comme professeur au Collège de France à la Chaire de Création artistique. Alain Mabanckou vit entre la France et les États-Unis où il enseigne la littérature francophone à UCLA (Los Angeles).

Son œuvre est traduite dans une quinzaine de langues. Il a été finaliste en 2015 du «Man Booker International Prize» en Grande Bretagne et du «Premio Strega Europeo» en Italie.

L’ensemble de son œuvre a été couronné en 2012 par l’Académie française (Grand Prix de littérature Henri Gal), puis en 2013 par la Principauté de Monaco (prix littéraire Prince Pierre de Monaco pour l’ensemble de l’œuvre). Son roman Lumières de Pointe-Noire a reçu à New York le Grand prix French Voices 2016.

Romancier, poète et essayiste franco-congolais, Alain Mabanckou ne cesse de bousculer la langue française, les idées sur l’Afrique et sur ce que l’on appelle la «pensée noire» ; une réflexion qu’il nourrit d’une profonde connaissance de l‘histoire de la littérature francophone et qui s’accompagne d’un engagement pour un plus large enseignement et une meilleure reconnaissance de ce pan de la littérature mondiale.

En 2016, Alain Mabanckou s’est vu confier la première chaire de création artistique du Collège de France. Sa leçon inaugurale – Lettres noires : des ténèbres à la lumière – prononcée le 17 mars 2016, a été suivie d’une série de cours et de séminaires sur la littérature d’expression française d’Afrique noire, caribéenne et afro-américaine.

La découverte de la littérature

À l’âge de six ans, j’ai découvert «les mots» en langue française. J’avais alors l’impression que cette langue, comparée à mes multiples langues congolaises, était très portée sur l’abstraction. Dans les langues de mon pays d’origine en effet les synonymes sont rares, et l’image occupe donc une place prépondérante pour pallier ce manque.

Les mots de la langue française me paraissaient alors très beaux et d’une sonorité mélodieuse. Plus tard, en grandissant, quelle ne fut pas ma déception de constater que tel mot français, bien que recouvert d’une beauté indéniable, exprimait hélas le contraire de la réalité, ne m’offrant pas le vrai visage des choses. Et, le plus souvent, dans nos langues congolaises l’équivalent de ce mot n’existait pas, or il me fallait nommer, qualifier en français. Que faire ? Me croiser les bras ?

Sans doute est-ce à cet instant que j’ai commencé à «fabriquer» ma propre langue française, à entrer dans le processus de la création…

Non, je ne suis pas devenu écrivain parce que j’ai émigré –mais j’ai posé un autre regard sur ma contrée une fois que je m’en suis éloigné. Dans mes premiers écrits – tous ébauchés au Congo – je sentais qu’il manquait des pièces, que mes personnages étaient cloitrés, respiraient à peine et me réclamaient encore plus d’espace. Dans ce sens l’émigration aura contribué à ressortir en moi cette inquiétude qui fonde toute démarche de création, cette inquiétude sans laquelle une œuvre ne reflétera jamais la préoccupation du créateur. L’écriture devient alors à la fois un enracinement, un appel dans la nuit et une oreille tendue vers l’horizon…

Bibliographie

Romans

  • 1998 : Bleu-Blanc-Rouge, Éd. Présence Africaine
  • 2001 : Et Dieu seul sait comment je dors, Éd. Présence Africaine
  • 2002 : Les Petits-fils nègres de Vercingétorix, Éd. Le Serpent à Plumes (Éd. Seuil, 2006)
  • 2003 : African Psycho, Éd. Le Serpent à plumes (Éd. Seuil, 2006)
  • 2005 : Verre cassé, Éd. Seuil
  • 2006 : Mémoires de porc-épic, Éd. Seuil
  • 2009 : Black Bazar, Éd. Seuil
  • 2010 : Demain j’aurai vingt ans, Éd. Gallimard -Préface Jean-Marie Le Clézio
  • 2012 : Tais-toi et meurs (roman policier), Éd. La Branche
  • 2013 : Lumières de Pointe-Noire, Éd. Seuil
  • 2015 : Petit Piment, Éd. Seuil

Poésie

  • 1993 : Au jour le jour, Éd. Maison rhodanienne de poésie
  • 1995 : La Légende de l’errance, Éd. L’Harmattan
  • 1995 : L’usure des lendemains, Éd. Nouvelles du Sud
  • 1997 : Les arbres aussi versent des larmes, Éd. L’Harmattan
  • 1999 : Quand le coq annoncera l’aube d’un autre jour, Éd. L’Harmattan
  • 2007 : Tant que les arbres s’enracineront dans la terre, Éd. Seuil

Anthologies

  • 2010 : Six poètes d’Afrique francophone, Éd. Points
  • 2013 : L’Afrique qui vient (avec Michel Le Bris) – Nouvelles –
  • Éd. Hoëbeke

Essais

  • 2007 : Lettre à Jimmy (James Baldwin), Éd. Fayard
  • 2009 : L’Europe depuis l’Afrique, Éd. Naïve
  • 2011 : Écrivain et oiseau migrateur, Éd. André Versaille
  • 2012 : Le Sanglot de l’homme noir, Éd. Fayard
  • 2016 : Le monde est mon langage, Éd. Grasset
  • 2016 : Lettres noires : des ténèbres à la lumière, Éd. Fayard

Livres pour la jeunesse

  • 2000 : L’Enterrement de ma mère, Éd. Kaléidoscope
  • 2010 : Ma Sœur Étoile, Éd. Seuil Jeunesse