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Remarques du ministre sur le bisphénol A

Bon après-midi et merci de vous être joints à nous aujourd'hui.

Quand le premier ministre et moi avons annoncé le Plan de gestion des produits chimiques en décembre 2006, il a dit que ce plan ferait du Canada un précurseur mondial de l'évaluation et de la réglementation du contenu chimique de milliers de produits industriels et de consommation.

Nous avons alors indiqué que nous avions établi des priorités claires et que nous prenions des mesures pour protéger la santé de la population canadienne.

Le bisphénol A est un des quelque 200 produits chimiques que nous avions choisis d'évaluer en priorité. Cet élément chimique est utilisé surtout pour fabriquer du plastique polycarbonate et des résines époxy.

En fonction des résultats de notre évaluation, je propose aujourd'hui des mesures de précaution pour réduire l'exposition et accroître la sécurité.

Santé Canada a complété son évaluation préliminaire et publiera son rapport dans la Gazette du Canada, le 19 avril, et le public disposera de 60 jours pour faire valoir ses commentaires.

Notre évaluation préliminaire indique que la plupart des Canadiens n'ont pas à s'inquiéter, car les effets sur la santé se manifestent à des concentrations bien plus fortes que celles auxquelles nous sommes exposés au Canada.

Or, il n'en est pas de même pour les nouveau-nés et les nourrissons dont le développement peut être compromis par le bisphénol A.

Bien que les données scientifiques disponibles indiquent que les niveaux auxquels sont exposés les nouveau-nés et les nourrissons sont inférieurs aux concentrations jugées nuisibles, il vaut mieux être prudent. J'annonce donc aujourd'hui des mesures visant à réduire les niveaux d'exposition et à accroître la sécurité.

Donc, si aucun renseignement nouveau, pertinent et irréfutable n'émane de la période de consultation publique, nous entendons interdire l'importation, la vente et la publicité des biberons en polycarbonate.

Ainsi, le Canada sera le premier pays au monde à adopter une telle mesure pour limiter l'exposition au bisphénol A.

Les mesures préventives que prend notre gouvernement s'appuient sur la prudence et la logique du point de vue de la santé publique.

Le plastique polycarbonate a été le matériau de choix pour la fabrication de biberons et de bouteilles d'eau réutilisable pendant des décennies, car il est léger, résiste au choc et est transparent.

Ces qualités en font un matériau idéal pour les équipements sportifs et sécuritaires comme les casques de hockey, les CD et DVD, l'équipement électronique et les automobiles où il est utilisé pour le remplacement de certaines pièces en métal et en verre.

Le bisphénol A est également utilisé pour la fabrication de résines époxy utilisées notamment comme enduit à l'intérieur des cannettes et des boîtes de conserve dans le but de maintenir la qualité des aliments et des boissons.

Les données les plus récentes soulèvent de l'inquiétude quant à la migration possible de bisphénol A contenu dans les produits de polycarbonate et les recouvrements époxy des boîtes de conserve et des cannettes vers les aliments et les boissons, et quant à l'effet possible de cette migration pour la santé.

Notre évaluation scientifique nous permet de conclure que, pour la plupart des Canadiens, il n'y a pas lieu de s'inquiéter.

Donc, même si nous sommes en bonne voie d'interdire les biberons en polycarbonate, les Canadiens peuvent continuer d'utiliser les bouteilles d'eau et les articles de table réutilisables en plastique dur s'ils le désirent, et nous leur offrirons des conseils en ce qui concerne leur utilisation appropriée.

Le revêtement époxy des boîtes de préparation pour nourrissons peut aussi contenir du bisphénol A. Nous allons donc collaborer avec l'industrie en vue d'en réduire la concentration dans le revêtement des boîtes de conserve et de trouver des technologies de remplacement le plus rapidement possible.

Comprenez-moi bien. Les bienfaits nutritifs des préparations pour nourrissons l'emportent de loin sur les risques d'une exposition au bisphénol A.

Je tiens à offrir aux parents et aux gardiennes des conseils pratiques pour réduire l'exposition des nouveau-nés et des nourrissons au bisphénol A.

D'abord et avant tout, comme l'indiquent les fiches de renseignement et l'information en ligne disponible à canadiensensante-POINT-ca, les parents ne devraient jamais verser de l'eau bouillante dans un biberon en polycarbonate.

Les biberons en verre, les biberons avec sacs jetables ou les biberons en plastique ne contenant pas de bisphénol A sont de meilleurs choix.

Enfin, bien que de nombreuses études sur le bisphénol A aient été réalisées, bien des questions demeurent sans réponse.

J'annonce donc que nous consacrerons des fonds en vertu du Plan de gestion des produits chimiques à un plan de recherche agressif axé sur la mère, le foetus, le nouveau-né et le nourrisson.

Le but visé est de mieux définir les sources et les risques d'exposition, ainsi que les moments où l'exposition peut avoir des effets sur la santé.

Comme le Plan de gestion des produits chimiques repose sur l'industrie, nous collaborerons avec elle et avec d'autres intervenants pour combler ces lacunes.

Le Plan de gestion des produits chimiques constitue, pour les Canadiens et l'environnement, une approche inédite de la gestion des risques associés aux produits chimiques.

Cette approche impute le fardeau de la preuve à l'industrie.

Ce n'est pas au gouvernement de prouver qu'une substance n'est pas sécuritaire, mais plutôt à l'industrie de prouver qu'elle utilise les produits chimiques de manière sécuritaire.

Lorsque le premier ministre et moi avons lancé le Plan de gestion des produits chimiques, il s'est engagé à maintenir notre pays à l'avant-garde de la protection de la santé et de l'environnement.

L'annonce d'aujourd'hui est la preuve que nous respectons cet engagement.