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 Archive recensions  Histoire des doctrines
Sous la direction de Bernard Pouderon et Joseph Doré
Les Apologistes chrétiens et la culture grecque
Les Apologistes chrétiens et la culture grecque, Sous la direction de Bernard Pouderon et Joseph Doré, Paris, Beauchesne, “Théologie historique, n° 105”, 1998, 498 p.
Le titre de ce livre est celui du colloque organisé conjointement par l'Institut catholique de Paris et l'Université de Tours, en septembre 1996. Intéressante collaboration entre un organisme ecclésiastique et une institution d'État : à elle seule, elle illustre la fructueuse rencontre entre christianisme et culture dont les Pères apologistes furent les pionniers.
Vingt-quatre articles rendent compte des principales communications de ce colloque, dont l'animation avait été confiée à des spécialistes reconnus, de Monique Alexandre et Jean-Claude Fredouille à Adalbert-G. Hamman et André Wartelle, en passant par Pierre Évieux, Michel Fédou… L'ensemble de ces textes, agrémenté d'une Préface et d'une Postface de Joseph Doré, complété par une bibliographie récente, n'est pas seulement une série d'études qualifiées mais fournit un véritable status questionis sur la littérature apologétique chrétienne.
Les auteurs du deuxième siècle, Justin, Tatien, Théophile d'Antioche, Athénagore, Aristide, Tertullien, ainsi que l'auteur de l'Épitre à Diognète, sont évidemment les plus étudiés. Mais la réflexion se prolonge en direction d'auteurs plus tardifs tels Eusèbe, Lactance, Jérôme, Augustin, Théodoret, et comporte trois articles synthétiques de grande qualité : “Apologétique judéo-hellénistique et premières apologies chrétiennes”, par Monique Alexandre ; “Réflexions sur la formation d'une élite intellectuelle chrétienne au IIe siècle : les ‘école' d'Athènes, de Rome et d'Alexandrie”, par Bernard Pouderon ; “L'apologétique chrétienne et la culture grecque”, par Gilles Dorival.
Au total, un recueil très riche, dont on ne peut que recommander l'acquisition et la consultation. Son orientation principalement historique pourrait être complétée par une réflexion de fond sur les enjeux actuels de cette période ainsi que sur ses aspects proprement spirituels. La Postface de J. Doré fournit en ce sens des éléments éclairants. Enfin, puisqu'un court article de Marek Starowieyski aborde la question des “Éléments apologétiques dans les Apocryphes”, on souhaiterait que ce thème soit un jour étudié dans les écrits pseudo-clémentins (Homélies et Reconnaissances), textes méconnus mais fort instructifs sur la confrontation entre judaïsme, christianisme et culture païenne.
D. VIGNE
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