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Archive recensions Histoire des doctrines

Dominique POIREL
Hugues de Saint-Victor
Dominique POIREL, Hugues de Saint-Victor, Paris, Éditions du Cerf, “Initiations au Moyen-Age”, 1998, 166 p.
Hugues de Saint-Victor est un des représentants les plus connus de ce qu'il est convenu d'appeler la Renaissance du XIIe siècle. L'ouvrage de D. Poirel en donne une présentation chaleureuse et rigoureuse. L'introduction fait l'état de la question (état des sources, des études) et justifie de la méthode du livre. “Pour présenter l'enseignement de Hugues, il semblerait à propos d'adopter une méthode qui s'inspire de sa propre démarche intellectuelle. Or malgré sa curiosité encyclopédique, Hugues est avant tout un magister sacrae paginae : en Écriture Sainte” (p. 22). Pour cette raison l'exposé est structuré autour de l'interprétation des Écritures. Le premier chapitre est consacré au milieu victorin, “renaissance intellectuelle et réforme religieuse plus précisément canoniale” (p 27), puis à la biographie d'Hugues de Saint-Victor. Son œuvre est ensuite analysée en fonction de l'interprétation des Écritures : les arts libéraux sont une propédeutique à l'étude des Livres Saints (ch. II : “Des sciences à la sagesse”). On découvre ainsi chez Hugues une passion de classement dans le désir d'un savoir unique. Les tableaux présentés par l'auteur sont très utiles pour clarifier la présentation d'un savoir passionné de tout le réel. L'étude de l'Écriture se déploie selon trois sens. Le sens historique est l'étude du texte selon les exigences de la raison (ch. III). Il est ouvert sur le sens allégorique qui désigne chez Hugues ce que l'auteur appelle “Théologie spéculative” (ch. IV). Il introduit à la théologie mystique ou tropologie, l'enseignement spirituel (ch. V). Ce chapitre est d'ailleurs l'occasion de lire de très belles pages sur les rapports entre l'amour et la connaissance (p. 120) : la vie mystique y est mise en relation avec l'engagement apostolique qui caractérise la vie canoniale. La conclusion présente la postérité spirituelle d'Hugues de Saint-Victor, et une importante bibliographie complète utilement cet ouvrage qui constitue une solide introduction à des études plus techniques.
J.-M. MALDAMÉ
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