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Le Forum des marais atlantiques

Le Forum des marais atlantiques

4

Reportage

Reportage

L

ES

SIG

OUTILS DE

DURABLE

DES

ZONE

L

ES

SIG

OUTILS DE

DURABLE

DES

ZONE

C

RÉÉ EN

1998, 

SOUS L

’

ÉGIDE DU

C

ONSERVATOIRE DU LITTORAL

LE

F

ORUM DES MARAIS

ATLANTIQUES MOBILISE LES Ã‰NERGIES ET FÉDÈRE LES COMPÉTENCES DE L

’

ENSEMBLE DES ACTEURS

INTERVENANT SUR LES QUELQUE

820 000 

HECTARES DE ZONES HUMIDES DE LA FAÇADE

M

ANCHE

,

ATLANTIQUE ET MER DU

N

ORD

. C

ES VASTES ESPACES ENTRE LA TERRE ET L

’

EAU

SOUVENT

MÉCONNUS

PARFOIS MENACÉS

CONSTITUENT UN DES Ã‰COSYSTÈMES LES PLUS RICHES

LES PLUS

DIVERSIFIÉS ET LES PLUS FRAGILES D

’E

UROPE

. A

FIN DE METTRE EN PLACE UNE DÉMARCHE COMMUNE

,

RESPECTUEUSE DES INTÉRÊTS DE TOUS ET COHÉRENTE AVEC LES NOMENCLATURES EUROPÉENNES

LE

F

ORUM FONDE SON ACTION SUR UNE INFORMATION GÉOGRAPHIQUE NUMÉRIQUE LARGEMENT ISSUE

DES BASES DE DONNÉES DE L

’IGN.

C

RÉÉ EN

1998, 

SOUS L

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ÉGIDE DU

C

ONSERVATOIRE DU LITTORAL

LE

F

ORUM DES MARAIS

ATLANTIQUES MOBILISE LES Ã‰NERGIES ET FÉDÈRE LES COMPÉTENCES DE L

’

ENSEMBLE DES ACTEURS

INTERVENANT SUR LES QUELQUE

820 000

HECTARES DE ZONES HUMIDES DE LA FAÇADE

M

ANCHE

,

ATLANTIQUE ET MER DU

N

ORD

. C

ES VASTES ESPACES ENTRE LA TERRE ET L

’

EAU

SOUVENT

MÉCONNUS

PARFOIS MENACÉS

CONSTITUENT UN DES Ã‰COSYSTÈMES LES PLUS RICHES

LES PLUS

DIVERSIFIÉS ET LES PLUS FRAGILES D

’E

UROPE

. A

FIN DE METTRE EN PLACE UNE DÉMARCHE COMMUNE

,

RESPECTUEUSE DES INTÉRÊTS DE TOUS ET COHÉRENTE AVEC LES NOMENCLATURES EUROPÉENNES

LE

F

ORUM FONDE SON ACTION SUR UNE INFORMATION GÉOGRAPHIQUE NUMÉRIQUE LARGEMENT ISSUE

DES BASES DE DONNÉES DE L

’IGN.

IGN 19 Marais  11/09/2003  07:19  Page 4

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5

E

GESTION

NES HUMIDES

E

GESTION

NES HUMIDES

,

La restauration des fossés à poissons et des 400 km

de canaux du bassin de la Seudre, vaste étendue

marécageuse enclavée entre Charente et Gironde, est

un projet dans lequel sont impliqués de multiples

acteurs. Le Forum intervient en tant qu’appui

technique à la constitution des SIG appropriés. 

La restauration des fossés à poissons et des 400 km

de canaux du bassin de la Seudre, vaste étendue

marécageuse enclavée entre Charente et Gironde, est

un projet dans lequel sont impliqués de multiples

acteurs. Le Forum intervient en tant qu’appui

technique à la constitution des SIG appropriés. 

IGN 19 Marais  11/09/2003  07:20  Page 5

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Reportage

Reportage

L

ES ZONES HUMIDES

UN MILIEU RICHE

DIVERS

PEU CONNU ET MENACÉ

Le Forum des marais atlantiques est l’un des six « pôles
relais* Â» chargés, en France, de promouvoir la conser-
vation, la protection et le développement durable de milieux
spécifiques (tourbières, marais intérieurs, etc.). Initialement
implanté autour de Rochefort, puis en Vendée, sa com-
pétence s’étend aujourd’hui à l’Aquitaine et englobera
dès l’an prochain les côtes de la Manche jusqu’à la baie
de Somme pour devenir le Forum des marais littoraux
Manche-Atlantique. Philippe Boudeau, chargé de mission
et responsable du pôle SIG du Forum, définit le cadre à
l’intérieur duquel l’organisme développe ses actions  :

La première caractéristique de ces terri-

toires, c’est qu’ils sont intimement liés à l’eau.

C’est de la gestion raisonnée du réseau

hydrique qu’a toujours dépendue la richesse

de ces régions. Jadis, les populations savaient

que leur survie était étroitement liée à l’en-

tretien permanent des canaux, autrement dit :

continuer à gagner des terres arables sur le

marais ou sur le littoral, être en mesure de les

irriguer et de conserver une différence de

niveau suffisante pour pouvoir les cultiver ou

y pratiquer l’élevage, la pisciculture, la sali-

culture… toutes les formes d’activités exten-

sives, traditionnelles et artisanales qui sont

les seules viables à l’intérieur de ce type d’en-

vironnement. Tant que les canaux ont été entre-

tenus, ces régions bénéficiaient d’un déve-

loppement économique. Dès qu’ils ne le sont

plus, on retombe dans une période d’insalu-

brité et de misère. Fondamentalement, la donne

Syndicat mixte

– Région Poitou-Charentes

– Conseil général de la

Charente-Maritime

– Ville de Rochefort

– Unima

– Chambre d’agriculture de

la Charente-Maritime

(les autres régions et 

départements sont invités 

à participer).

Partenaires financiers

– Collectivités :

• Région Aquitaine

• Conseil général 

de la Gironde

– Ã‰tat :

• Pôle relais du plan 

gouvernemental en faveur

des zones humides.

Agences de l’eau :

• Loire-Bretagne

• Adour-Garonne. 

istoriquement, les zones humides en géné-
ral et les marais en particulier n’ont pas
bonne réputation. Leur image traditionnelle
oscille entre l’inutile, l’insalubre et le dan-
gereux. La symbolique occidentale est signi-
ficative de cette méfiance. Si la mythologie

du lac demeure ambivalente et figure le miroir (palais des
fées ou antre des sorcières), l’idée de marais renvoie
presque exclusivement à ce qui se cache, grouille et stagne.
Ce préjugé tenace relève d’une profonde méconnaissance
de ce milieu qui est un des plus riches et des plus fonc-
tionnels de l’écosystème. 
Créé en 1998, le Forum des marais atlantiques est un
organisme dépendant du ministère de l’Écologie et du
Développement durable. Il a pour mission de fédérer les
compétences de l’ensemble des acteurs concernés afin
de mettre en place une dynamique de gestion efficace et
pérenne, qui permette aux 820 000 hectares de marais
de la façade atlantique de demeurer vivants. 

H

“

6

Ouvrage à l’abandon dans les marais 
de Saint-Agnant – Saint-Jean-d’Angle.
L’existence de certains d’entre eux n’est
plus connue que des anciens, d’où la
nécessité d’en faire un inventaire rapide 
et complet.

Le tourisme occupe désormais une place 
de premier plan dans l’économie locale. 
Ici, la « Venise verte Â» du Marais poitevin.

* Pour en savoir plus sur les pôles relais.

http://www.ifen.fr/zoneshumides/pages/poles.htm

IGN 19 Marais  11/09/2003  07:22  Page 6

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L

ES RÉSEAUX

n’a pas changé, sinon qu’un paradoxe repose

sur le fait que l’économie qui découle d’un

milieu aussi riche et varié n’est pas rentable

sans financements extérieurs. Nous cherchons

toujours à mettre en avant une harmonie entre

l’aspect environnemental et l’aspect écono-

mique. L’un ne va pas sans l’autre.

Les zones humides assurent de multiples fonctions et sont
indispensables au bon fonctionnement de la collectivité
dans son ensemble. Tout d’abord, les marais, annexes flu-
viales et autres forêts alluviales constituent un interface ter-
naire qui joue un rôle de régulateur des régimes hydro-
logiques. Ils agissent comme des éponges naturelles qui
stockent l’eau en cas de crues et la redistribuent lors des
sécheresses. Cette fonction d’éponge est capitale car elle
entraîne un double effet : celui de tampon hydrologique
et celui de filtration de l’eau qui descend dans les nappes
phréatiques. Lorsque les canaux sont asséchés ou mal
entretenus, la qualité de l’eau baisse. 
Ensuite, ces milieux sont de véritables réservoirs biolo-
giques. En France, 30 % des espèces végétales remar-
quables et menacées résident en zone humide et près de
50 % des espèces d’oiseaux en dépendent. Les marais
atlantiques constituent donc des réserves ornithologiques
naturelles d’autant plus riches qu’ils sont situés le long des
routes de migration. 
Ce phénomène accentue un fait de société relativement
nouveau : en plus des activités traditionnelles liées à l’agri-
culture, à l’élevage et à l’aquaculture, le tourisme et les
loisirs concourent désormais de manière importante au
développement de l’économie locale.  
Malheureusement, décisionnaires, acteurs locaux ou simples
citoyens, trop rares sont encore ceux qui se préoccupent

“

7

vraiment de ces espaces ou même connaissent leur valeur.
Il en disparaît donc constamment, soit lors de la création
d’aménagements, soit par simple absence de gestion et
d’entretien, et nous ne prenons conscience de leur utilité
qu’après leur disparition.

Q

UI DIT DIVERSITÉ DIT COMPLEXITÉ

Ce mélange intime et mouvant entre la terre et l’eau peut
être perturbé par les pollutions amenées par les bassins
versants, la proximité des zones urbaines, la vétusté de
certains ouvrages. De plus, les besoins des différents acteurs
et gestionnaires de marais sont parfois contradictoires,
entraînant des « conflits d’usage Â» sur un même territoire. 
L’eau de mer circule au rythme des marées, à travers
vasières, herbus, traicts

*

et sartières

**

jusque dans les

marais salants et aquacoles. Les eaux douces des rivières
ralentissent leur course dans les marais mouillés, qui demeu-
rent submersibles lors des crues. Les marais desséchés,
isolés par des digues, évacuent leurs eaux de pluie à par-
tir d’un système complexe de fossés, écours

***

, canaux

et portes à flot. Autant de réseaux, généralement très rami-
fiés (rivières, canaux, chenaux, fossés…), et d’ouvrages
(écluses, portes, buses, vannes, prises d’eau…)

Localisation des grands ensembles de marais par
Région maritime (façade Manche-Atlantique).

Sources

: Inventaire Obser

vatoire national de zones humides/Forum des marais atlantiques/IGN

BD

CAR

TO

®

Les réseaux sont codés en
3 catégories suivant un 
descripteur hiérarchique.

• Le primaire (de 3 à 7 m

de large). Ce sont les
axes principaux qui 
traversent le marais.

• Le secondaire (de 2 à

4 m). Ce sont les axes
qui desservent les zones.

• Le tertiaire (en dessous

de 2 m). C’est le chevelu,
qui permet d’amener
l’eau dans le marais. Il
contourne les parcelles.

Il est important de pouvoir
les individualiser, car leur
entretien relève de struc-
tures différentes. Celui du
tertiaire dépend du pro-
priétaire particulier.

*

Traict : sorte de lagon où la mer pénètre et se

retire quotidiennement au rythme des marées.

**

Sartière : terrain conquis sur la mer mais

recouvert lors de forts coefficients de marée.

***

Écour : chenal permettant, dans un marais

salant, d’évacuer l’eau de pluie superflue.

>>

IGN 19 Marais  11/09/2003  07:23  Page 7

background image

Reportage

Reportage

dont il faut établir et mettre à jour un inventaire pré-

cis afin d’adopter la meilleure gestion hydraulique pos-
sible. C’est l’intérêt de tous qui est en jeu, sachant que ce
« tous Â» est la somme, souvent conflictuelle, d’un grand
nombre de « chacuns ». Philippe Boudeau :

Lorsque l’on parle d’activités économiques,

ce ne peut être que des activités respectueuses

du territoire des marais. Prenons le tourisme,

dont le développement est un facteur positif,

mais qui pose problème par manque d’enca-

drement et méconnaissance de la spécificité

des lieux. Cette nature apparaît vierge au pro-

meneur. Elle ne l’est pas ! Ces parcelles, sou-

vent délimitées par le chevelu du réseau ter-

tiaire, sont des propriétés privées et exploitées.

Elles appartiennent à des propriétaires regrou-

pés en syndicats de marais. 

Il existe également des situations de conflit

entre professionnels. L’un a besoin d’ouvrir

les vannes pour faire venir l’eau afin d’affi-

ner ses huîtres. L’autre les fermera, car, si ses

prés sont inondés, il ne pourra plus y faire

paître ses bêtes. 

C’est là que se situe la mission fondamentale du
Forum : recenser les problèmes et proposer des solutions
à même de satisfaire au mieux les intérêts croisés de
l’ensemble des acteurs. Somme toute, être un lieu
d’échanges permanent et efficace à tous les niveaux
entre les interlocuteurs de terrain, les autorités de tutelle
et les financeurs. 

L

E

F

ORUM

UN LIEU D

’

ÉCHANGES

DE CONCERTATION ET DE COMMUNICATION

Le Forum des marais atlantiques est un espace ouvert
au sein duquel tous les intervenants peuvent se retrou-
ver, échanger leurs expériences et réfléchir ensemble
aux solutions les mieux appropriées aux problèmes qu’ils
ont en commun. Philippe Boudeau :

Nous n’agissons pas en tant que ges-

tionnaires de ces espaces. Nous sommes des

intermédiaires entre les acteurs de terrain, 

l’État, les agences de l’eau et les organismes

responsables de l’aménagement du territoire.

Le mot forum vient de là : nous sommes un

lieu d’échanges et de concertation. Nous fai-

sons remonter les demandes qui émanent de

la base vers les institutions et, en sens inverse,

nous expliquons aux gestionnaires locaux quels

sont les outils ou les financements dont ils peu-

vent bénéficier à travers les diverses politiques

régionales, nationales ou même européennes,

puisque nous sommes partie prenante de deux

dynamiques européennes de nature fort diffé-

rente  : Natura 2000 et Interreg III B (voir

encadrés ci-contre et page 10).

Avant tout, le Forum est donc un organisme fédérateur. Il
est présent sur Internet. Il possède un centre de ressources
documentaires consultable par tous et édite régulièrement
une 

Lettre

qui est un outil d’information et de contact ainsi

qu’un moyen de liaison fort entre les intervenants. 
Mais, surtout, il a créé, par région, des 

Annuaires de ges-

tionnaires de l’eau en marais

, qui constituent des sommes

de connaissances particulièrement appréciées. Ce sont
des ouvrages à la fois informatifs et cartographiques, où
figurent tous les syndicats de marais, les structures inter-
communales et tous les autres gestionnaires appelés à
intervenir. Le travail consiste à recenser, à identifier et à
mettre en évidence le rôle de ces divers acteurs, afin de
parvenir à une connaissance optimale et à une vision
panoramique de ces territoires. Les communes consultent
également les

Annuaires

pour savoir quel est le pourcen-

tage de leur territoire qui est en Zone naturelle d’intérêt
floristique et faunistique. Ces données sont calculées auto-
matiquement à partir des systèmes d’information géo-
graphiques, qui sont les outils de base du Forum.

O

BJECTIF MAJEUR

CRÉER UN RÉFÉRENTIEL Ã€ GRANDE

ÉCHELLE ZONES HUMIDES COMPATIBLE AVEC LE

RGE

Ses grandes lignes opérationnelles peuvent donc être résu-
mées ainsi :
– organiser et enrichir un espace de partage des savoirs ;
– mettre en relation constructive les différents acteurs ;
– accompagner techniquement et méthodologiquement
les collectivités dans leurs projets d’aménagement ;
– animer, dans ce but, des sessions d’information et de
formation. 
Pour ce faire, le Forum a choisi une méthodologie fondée
sur un usage raisonné et complémentaire des Systèmes

N

ATURA

2000

Le réseau écologique euro-

péen Natura 2000 a pour

objectif de contribuer à pré-

server la diversité biologique

sur le territoire de l’Union

européenne. L’adhésion au

réseau des acteurs en charge

de la gestion et de l’entretien

des milieux naturels est

contractuelle et permet de

bénéficier des aides finan-

cières du fonds national de

gestion des milieux naturels,

du fonds européen d’orienta-

tion et de garantie agricole

(Feoga), de cofinancements

européens des projets rete-

nus au titre de LIFE-Nature

et enfin de crédits program-

més pour Natura 2000 dans

les contrats de plan État-

Région.

8

Les marais de l’île de Ré sont réutilisés depuis une quinzaine d’années par les paludiers ; les
ostréiculteurs, eux aussi, l’exploitent pour y faire grossir les huîtres ; deux fermes aquacoles

en bordure de marais utilisent l’eau salée des nappes. Ces producteurs utilisent le marais et

l’eau de manière différente : discussions et accords sont nécessaires !

www.natura2000environnement.gouv.fr

“

“

“

“

>>

IGN 19 Marais  11/09/2003  07:23  Page 8

background image

d’information géographique fournis par l’IGN, en parti-
culier la BD ORTHO

®

, la BD TOPO

®

et la BD CARTHAGE

®

Qu’il s’agisse d’entretien du réseau, de prise en compte
de contraintes environnementales ou de lutte contre les
espèces envahissantes animales (principalement le ragon-
din, la grenouille taureau ou l’écrevisse de Louisiane…)
ou végétales (la jussie et la myriophylle du Brésil…), les
SIG sont devenus les outils indispensables à l’analyse, à
l’évaluation des coûts comme à la planification des scé-
narios d’intervention.
Structurée en couches, la BD CARTHAGE

®

représente :

– 7 000 zones hydrographiques, organisées en quatre
niveaux ;  
– 525 000 km de cours d’eau, avec leurs identifiants et
leurs attributs descriptifs ;
– les plans d’eau, les parties larges des fleuves et les zones
humides avec leurs identifiants et leurs attributs 
descriptifs ;
– les ouvrages ponctuels comme les barrages…
Dressée à l’échelle du 1 : 50 000, elle répond aux besoins
nationaux et régionaux mais ne satisfait pas tous les usages
départementaux et est inadéquate à l’échelon communal
ou sur des territoires aussi complexes que les marais.
Anthony Guionneau, géographe et technicien Sig du
Forum, précise :

Dès la création du Forum, la question de

la cartographie numérique des réseaux est

apparue comme fondamentale. Notre intérêt,

c’est de nous appuyer sur les bases existantes

de l’IGN et sur des outils cohérents qui puis-

sent nous permettre de faire le lien entre les

échelles locale et nationale. C’est le grand

atout de la BD CARTHAGE

®

. Toutefois, le

réseau hydraulique des zones de marais est

beaucoup trop dense pour le 1 : 50 000. Donc,

nous avons été amenés à l’enrichir par le biais

de la BD TOPO

®

. Nous récupérons le libellé

et la codification de la première et nous nous

appuyons sur la géométrie de la seconde. C’est

ce que l’on appelle le chaînage (voir ci-contre).

À côté de ces aspects de codification et de géo-

métrie, nous avons besoin d’un grand nombre

d’informations complémentaires. Nous venons

de définir une batterie d’une quarantaine

de descripteurs et indicateurs, qui permettent

de décrire concrètement le fonctionnement

hydraulique et les ouvrages en marais.

Le Forum a testé la BD TOPO

®

et des descripteurs sur

les 3 600 ha et les 670 km de réseau d’une zone res-
treinte du marais doux de Brouage. Ce secteur repré-
sente un intérêt particulier du fait qu’il accueille des
cigognes et autres migrateurs et que ce réseau est par-
ticulièrement dense. Anthony Guionneau :

La prochaine étape concernera les

marais salés, l’objectif étant de poser l’os-

sature d’un référentiel à grande échelle

M

ISE EN PLACE D

’

UN

RGE 

SUR LE RÉSEAU

M

ANCHE

-

A

TLANTIQUE

CHAÃŽNAGE

BD CARTHAGE

®

- BD TOPO

®

Projet

BD TOPO

®

Marais.

Référentiel
géographique :

BD ORTHO

®

de

l’IGN (prises de vues
aériennes de 1999).
Vue générale du
syndicat de marais de
Saint-Agnant – Saint-
Jean-d’Angle.

Référentiel
géographique :

BD ORTHO

®

de l’IGN.

Référentiel
géographique :

BD ORTHO

®

de l’IGN.

Base de données géographiques : 

réseau hydraulique

linéaire et hydrographie ponctuelle de la 
BD CARTHAGE

®

. Périmètre du syndicat de marais. 

Base de données géographiques :

réseau linéaire densifié

de la BD TOPO

®

, par hiérarchie (réseaux primaire, 

secondaire et tertiaire). Périmètre du syndicat de marais.

Base de données géographiques :

liens dynamiques vers

des photographies ou des schémas à partir des ouvrages de
gestion géolocalisés (densification de la BD CARTHAGE

®

).

“

“

“

>>

9

IGN 19 Marais  11/09/2003  07:23  Page 9

background image

10

Interreg III est un des

4 programmes d’initia-

tives communautaires

mis en place par la

Commission euro-

péenne et destinés à

favoriser un développe-

ment harmonieux, équi-

libré et durable du terri-

toire européen pour la

période 2000-2006.

Le Forum est chef de

file d’un projet

Interreg III B, dont le

but est de promouvoir la

gestion durable des

marais atlantiques en

mobilisant les acteurs

locaux et en créant,

dans chaque territoire,

un outil opérationnel de

représentation numé-

rique spatiale.

Ce projet est porté par

plusieurs structures

locales de gestion de

l’arc atlantique. Pour la

France, ce sont des com-

munautés de com-

munes, des syndicats

mixtes, des pays, etc.

Il regroupe l’Espagne, 

la France, l’Irlande, 

le Portugal et la 

Grande-Bretagne.

L

E PROJET

I

NTERREG

III B

zones humides, sur lequel chaque struc-

ture viendra superposer des données métiers,

et le but final est qu’il soit compatible avec

le RGE. Ce que nous voulons éviter, c’est que

chacun développe dans son coin un SIG

« jetable Â» pour ses propres besoins carto-

graphiques et que celui-ci n’ait aucune chance

d’être pérennisé â€“ à moins de pouvoir être

récupéré et intégré sur-le-champ. 

Quant à la BD ORTHO

®

, elle remplit un autre rôle. Sa

structure « image Â» contribue efficacement à l’une des
missions de base du Forum : mettre en place un langage
commun. Philippe Boudeau :

Lorsque l’on réunit des milieux dont les inté-

rêts diffèrent, le seul langage commun, c’est la

carte. C’est le seul qui soit en mesure de garan-

tir que l’on parle de la même chose. La BD

ORTHO

®

est irremplaçable dans ce domaine.

Les gens, qui sont habitués à se contenter de

photocopies du cadastre, sont généralement

ravis de reconnaître leurs parcelles. Cela faci-

lite largement la communication. 

En dehors de journées portes ouvertes qu’il organise
régulièrement à l’intention du grand public, le Forum a
créé, dès septembre 2001, une assemblée consultative
originale : le Conseil des marais atlantiques, qui se réunit
une fois l’an. Philippe Boudeau :

Nous essayons de réunir un maximum

de personnes venant de tous les horizons :

des gestionnaires, des associations, des scien-

tifiques…  Une dynamique est en train de se

mettre en place. Tous confrontent leurs pro-

blèmes aux solutions que d’autres ont appli-

quées, ce qui contribue réellement à faire

avancer les choses. Le but, c’est qu’il en

découle des conclusions concrètes et écrites,

et qu’elles remontent là où il faut.

L

ES ACTIONS DE FORMATION

: BD CARTHAGE

®

,

PLANTES ENVAHISSANTES

ETC

.

Une autre activité du Forum concerne la formation. Une
formation-découverte de la BD CARTHAGE

®

est orga-

nisée sur trois jours, en direction des personnes fami-
lières des SIG, et sur quatre jours pour les autres.
Découverte de sa structuration, de son fonctionnement,
de ce que l’on peut faire avec et des procédures à appli-
quer pour la densifier. 
La dernière journée est consacrée à une problématique
spécifique, les espèces aquatiques végétales envahis-
santes. Philippe Boudeau :

Un autre thème aurait pu être choisi, mais

celui-ci est d’actualité. Il commence à

atteindre les gens, ne serait-ce qu’à travers

la dimension financière considérable qui en

découle, qu’il s’agisse des dommages cau-

sés par le ragondin ou des sommes considé-

rables qu’il faut dépenser pour se débarras-

ser d’une des plantes les plus proliférantes :

la jussie. D’autre part, cette problématique

s’adapte bien à la représentation de la BD

CARTHAGE

®

, qui fournit une visualisation

de la colonisation, sachant que des descrip-

teurs permettent d’en déterminer les seuils.

Enfin, cela permet de constater où ont été

effectués les travaux et le temps qu’ils ont

duré. Les financements étant importants, il

faut pouvoir justifier de l’argent investi. 

En sens inverse, nous avons engagé une

réflexion très approfondie sur une gestion

raisonnée d’une espèce menacée : l’anguille

des marais.

Ainsi évoluent désormais les actions de reconnaissance
et de préservation des zones humides, de la basse Bretagne
au sud de la Gironde et bientôt jusqu’à la baie de Somme,
sans oublier les liens avec les pays européens tels que
l’Espagne ou la Grande-Bretagne. Une mission de longue
haleine, en cours d’accomplissement.  

â– 

Contacts 

Forum des marais atlantiques

Quai aux Vivres, 17300

Rochefort.

Tél. : 05 46 87 08 00.

Directrice : Laure Callens.

Philippe Boudeau, responsable

SIG, et Anthony Guionneau,

technicien SIG.

www.forum-marais-atl.com

Chronologie

Chronologie

Reportage

Reportage

1998

Création du Forum 
des marais atlantiques,
qui occupe aujourd’hui
des locaux situés quai
aux Vivres. Ils datent
du 

XVII

e

siècle et sont 

aimablement prêtés
par la ville de
Rochefort.

Septembre 2003

3

e

Conseil des marais.

Septembre 2001

Premier Conseil des
marais, regroupant plus
de 130 participants.

2000

Création du syndicat
mixte, entité juridique
du Forum des marais
atlantiques.
Désignation par l’État 
comme « pôle relais Â» du
plan d’action gouverne-
mental en faveur des
zones humides.

2002

Le Forum ouvre, pour 
la 1

re

fois ses portes au

grand public, à l’occa-
sion de la Journée mon-
diale des zones humides.

1996

Premier projet de 
création du Forum 
des marais atlantiques,
par le Conservatoire 
du littoral.

1994

La ville de Rochefort
forme un groupe de
réflexion sur un projet
de création de lieu
d’information et 
de concertation sur 
les marais littoraux.

La ville de Rochefort.

www.interreg-atlantique.org

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IGN 19 Marais  11/09/2003  07:24  Page 10