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IGN MAGAZINE
- septembre/octobre 2004
Le port de Marseille. Le département
des Bouches-du-RhĂŽne a largement
contribué au financement du projet.
reportage
reportage
Reportage Crig Paca/CA 6/09/2004 16:09 Page 4
Le rĂŽle que joue la gĂ©omatique dans lâamĂ©nagement des
territoires ne cesse de croĂźtre et se dĂ©veloppe aujourdâhui
Ă tous les Ă©chelons de la prise de dĂ©cision, de lâĂtat Ă la
commune. Ainsi le protocole dâaccord, signĂ© dans le cadre
du Contrat de plan Ătat-RĂ©gion 2000-2006 entre lâĂtat, le
Conseil rĂ©gional et lâIGN, et auquel se sont joints ensuite les
Conseils généraux de la Région Paca, est-il exemplaire et
fondateur dâun principe appelĂ© Ă se gĂ©nĂ©raliser.
L
e Centre rĂ©gional de lâinformation gĂ©ographique
de la RĂ©gion Provence-Alpes-CĂŽte dâAzur (Crige-
Paca) est une association régie par la loi de 1901.
FondĂ©e par lâĂtat et la RĂ©gion, elle est financĂ©e dans
le cadre du volet « Technologies de lâinformation et
de la communication » inclus dans le Contrat de plan.
Elle a pour mission de dĂ©velopper et dâorganiser la
production et lâutilisation de lâinformation gĂ©ogra-
phique numĂ©rique sur lâensemble de la RĂ©gion Paca.
Ses actions sont conduites en par-
tenariat avec les organismes et les
structures concernés, et tout parti-
culiĂšrement les services de lâĂtat,
les collectivités territoriales,
et leurs établissements publics. Il
sâagit donc dâun organe fĂ©dĂ©rateur dont la constitu-
tion fut, dĂšs le dĂ©part, encouragĂ©e par lâIGN.
Son rĂŽle consiste Ă mettre Ă la portĂ©e de tous â et gra-
tuitement pour une durĂ©e de six ans â un maximum
dâoutils gĂ©orĂ©fĂ©rencĂ©s dâaide au dĂ©veloppement, grĂące
Ă une mutualisation de leur financement. Ă lâorigine,
la démarche était suffisamment ambitieuse et nova-
trice pour que son aboutissement sâĂ©tende sur plu-
sieurs années, mais sa réussite ouvre des perspectives
dâune ampleur considĂ©rable pour lâensemble du
territoire national.
Une « Plate-forme » ouverte à tous,
et, Ă terme, enrichie par tous
Câest le 30 janvier 1995 quâest signĂ© le premier pro-
tocole entre les utilisateurs initiaux de la Région,
regroupĂ©s dans le « Tour de table Paca », et lâIGN. Il
ne concerne Ă lâĂ©poque que la BD CARTO
Âź
, qui
« Le 3
e
millénaire
sera géographique.* »
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>>
La RĂ©gion Provence-Alpes-CĂŽte dâAzur
Une
longueur
dâavance
Une
longueur
dâavance
* Aphorisme utilisé par la société Esri.
Reportage Crig Paca/CA 6/09/2004 16:09 Page 5
reposé sur une exceptionnelle écoute des
attentes de chacun. Le fait de travailler en syner-
gie a convaincu lâensemble des participants
quâil fallait que tout le monde bĂ©nĂ©ficie des
mĂȘmes produits. Il en a dĂ©coulĂ© une volontĂ©
gĂ©nĂ©rale de production, dâenrichissement et
dâĂ©changes : le partenariat idĂ©al ! »
En novembre 2002 se tient lâassemblĂ©e gĂ©nĂ©rale consti-
tutive du Crige-Paca, qui devient une entité juridique.
Lâassociation est opĂ©rationnelle dĂšs septembre 2003.
Le Comité technique consultatif :
la force de propositions du Crige
LâĂtat et la RĂ©gion, membres fondateurs du Crige, sont
représentés à parité au sein de son Conseil de sur-
veillance, et un Directoire en assure la gestion cou-
rante. Toutefois, câest le ComitĂ© technique consultatif,
présidé par Alain Chartier, chef de service Analyse spa-
tiale de la RĂ©gion Provence-Alpes-CĂŽte dâAzur, qui
relaye les attentes des utilisateurs et participe Ă lâĂ©la-
boration du plan de travail annuel de lâassociation.
Ce comitĂ© regroupe lâensemble des techniciens et
des praticiens utilisateurs et producteurs dâinforma-
tion géographique à partir de référentiels. Ce sont des
responsables appartenant à des administrations décon-
centrĂ©es de lâĂtat, la Diren, les DDA, les DDE⊠plus
les collectivitĂ©s territoriales, puisquâune place a Ă©tĂ©
faite aux villes (Nice, ToulonâŠ). Une assemblĂ©e plei-
niĂšre peut rĂ©unir jusquâĂ soixante-dix personnes. Son
rÎle est de débattre des problÚmes à régler, des acqui-
sitions de nouvelles données et des expertises qui en
découlent. Alain Chartier :
« Tous les participants sont des opérationnels.
Ils se réunissent pour déterminer des priorités :
la mutualisation et lâacquisition rĂ©cente de
lâInventaire forestier national, par exemple, ou
la nécessité de procéder à une nouvelle occu-
pation du sol, ou encore la mesure de lâĂ©volu-
tion du « trait de cÎte » en ce qui concerne le
littoral et ce quâil y a lieu de faire pour limiter
sera dâailleurs
restructurée par
les acteurs locaux
d a n s u n f o r m a t
« utilisateur » jugé
plus opérationnel. Le Centre
dâĂ©tudes de lâĂ©quipement (Cete
Méditerranée) joue alors un rÎle
essentiel de pivot entre le groupe utili-
sateurs et lâIGN. Entre 1995 et 1997,
un certain nombre de conventions viennent
complĂ©ter lâaccord. Elles concernent dâautres
bases de données, dont le SCAN 25
Âź
. Câest en
1997 que lâIGN propose une « Plate-forme dâani-
mation régionale », sorte de socle commun à toutes
les applications qui seront développées par la suite.
Câest Ă partir de celle-ci que chacun sera en mesure
dâanalyser ses territoires, grĂące Ă des outils multi-
couches et multicritĂšres, puis de produire ses propres
donnĂ©es et dâen enrichir, Ă son tour, la plate-forme.
La mĂȘme annĂ©e, les premiĂšres rĂ©flexions sont enga-
gĂ©es pour crĂ©er un « ComitĂ© rĂ©gional de lâinformation
géographique » qui puisse prendre la suite du Cete
Méditerranée et devenir, fait sans précédent, l⫠opé-
rateur technique unique » vis-Ă -vis de lâIGN. Christine
Archias, directrice du Crige, résume :
« Au cours des négociations relatives aux
conventions, lâIGN avait demandĂ© que soit
constituĂ© un organisme reprĂ©sentatif de lâen-
semble de ses interlocuteurs. Cette notion dâin-
terlocuteur technique unique a pesé trÚs lourd
en regard de la permanence et de lâefficacitĂ© du
montage. Le comité regroupait des gens qui
possédaient la compétence technique, la volonté
dâaller de lâavant et le sens de la discussion.
Câest pourquoi nous avons rĂ©ussi. »
Le 15 mai 2000, le Premier ministre paraphe le nou-
veau Contrat de plan contenant les mesures consacrées
Ă lâinformation gĂ©ographique. Les protocoles com-
plémentaires sont signés un an plus tard. Désormais,
la plate-forme comporte lâensemble des bases de don-
nĂ©es de lâIGN (Ă lâexception de la BD TOPO
Âź
, qui ne
couvrait pas, Ă lâĂ©poque, la totalitĂ© de la RĂ©gion).
Le coĂ»t total de la convention sâĂ©lĂšve Ă 4,37 millions
dâeuros, dont 1,52 est pris en charge par lâĂtat, 1,52
par la Région et 1,33 par les Conseils généraux, au
prorata de la population de leurs départements. Yves
Lassaigne, directeur adjoint pour lâĂquipement au sein
de la RĂ©gion, fut lâun des promoteurs de lâopĂ©ration.
Il en dĂ©finit les objectifs et lâesprit qui prĂ©sida Ă
sa concrétisation :
« La Région a été un élément déterminant par
son implication financiĂšre, politique et technique.
On est dans un projet dâutilisation de la gĂ©o-
matique au service du développement général
de lâensemble du territoire. Câest-Ă -dire que les
payeurs ne payent pas que pour eux-mĂȘmes
mais également pour des « ayants droit », qui
sont définis dans le protocole et dans ses
annexes. La rĂ©ussite de lâopĂ©ration a largement
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1993 :
mise en place du « Tour de table »
BD CARTO
Âź
régional.
1995 :
signature de la premiĂšre convention
dâacquisition « mutualisĂ©e » dâune base de
données géographique (BD CARTO
Âź
) entre
le « groupement des utilisateurs » de la Région
Paca et lâIGN.
1995 :
mise en place dâun ComitĂ© technique
géomatique régional.
1996 :
organisation de la premiÚre journée
technique du tour de table, consacrée
à la télédétection dans les SIG.
1997 :
rĂ©flexions sur la crĂ©ation dâun ComitĂ©
rĂ©gional de lâinformation gĂ©ographique.
2000 :
signature du Contrat de plan
Ătat-RĂ©gion 2000-2006.
2001 :
ouverture du site Internet
www.crige-paca.org
2002 :
Assemblée générale constitutive
de lâassociation Centre rĂ©gional
de lâinformation gĂ©ographique.
2003 :
démarrage opérationnel du Crige.
Chronologie
de la fondation
du Crige-Paca
La Région Paca comprend 6 départements :
les Bouches-du RhĂŽne (13) ;
les Alpes-Maritimes (06) ;
le Var (83) ;
le Vaucluse (84) ;
les Alpes-de-Haute-Provence (04) ;
les Hautes-Alpes (05).
reportage
>>
05
06
83
04
84
13
©I
nventair
e for
estier national
Reportage Crig Paca/CA 6/09/2004 16:09 Page 6
son Ă©rosion⊠Leur objectif est dâanalyser les
donnĂ©es disponibles â ou manquantes â en
regard dâun problĂšme spĂ©cifique. Ensuite, des
regroupements sâeffectuent autour de per-
sonnes concernĂ©es par les mĂȘmes prĂ©occu-
pations sur des thématiques précises (DFCI*,
agriculture et autresâŠ). Câest le rĂŽle de ce que
nous appelons les âpĂŽles mĂ©tiersâ. »
Les pÎles métiers
Au-delĂ de lâacquisition et de la diffusion de donnĂ©es
de rĂ©fĂ©rence, le dĂ©veloppement de lâinformation
géographique de la Région passe par la production
coordonnée de données thématiques. Afin de fédérer
les énergies à des niveaux opérationnels concrets, le
Crige a encouragé la constitution de pÎles métiers répar-
tis par domaines de compĂ©tence. Huit existent dĂ©jĂ
autour de thĂšmes, dont les deux premiers furent la forĂȘt
et le littoral, Ă partir dâune demande de lâIfremer. Les
autres se regroupent autour de lâagriculture, des « risques
La RĂ©gion Provence-Alpes-CĂŽte dâAzur
â Mettre Ă la disposition
des
décideurs publics des bases
de données géographiques et
des outils cartographiques
dâanalyse et de reprĂ©sentation
des territoires ;
â favoriser
lâexercice de
la citoyenneté par la mise
à disposition des données
dâinformation gĂ©ographique
Ă caractĂšre public, en
privilĂ©giant lâutilisation des
technologies de lâinformation
et de la communication ;
â favoriser
la mutualisation
des acquisitions et la mise
en commun des données
produites.
⹠Objectifs opérationnels :
â diffuser
les données de
lâIGN aux « ayants droit » en
accord avec les différents
partenaires signataires des
conventions avec lâInstitut ;
â mettre Ă disposition
les données thématiques
publiques et favoriser leur
utilisation grĂące Ă la
cartographie interactive ;
â proposer, animer et
coordonner
la production et
la diffusion de données par le
dĂ©veloppement et lâanimation
des « pÎles métiers » ;
â proposer et organiser
la
cohérence de la production de
données aux grandes échelles
et en prioritĂ© celle dâun
référentiel cadastral couvrant
la totalité de la région ;
â dĂ©velopper
lâinformation et
la formation des utilisateurs ;
â accompagner
le développement des
entreprises Ćuvrant dans le
domaine de la géomatique ;
â assurer
une veille
technologique.
Les missions
du Crige-Paca
» (un thÚme nécessairement transversal), des activités
économiques, de la formation-emploi, de la défense
de la forĂȘt contre lâincendie (dont les prĂ©occupations
recoupent souvent celles du premier pĂŽle) et de
lâenvironnement. Une rĂ©flexion est engagĂ©e pour en
crĂ©er dâautres Ă propos, par exemple, des routes, de
lâurbanismeâŠ
Un certain nombre de sujets ont déjà été abordés, qui
ont abouti Ă des actions telles que :
â lâacquisition mutualisĂ©e et la diffusion des donnĂ©es
de lâInventaire forestier national ;
â le zonage de la RĂ©gion en gĂ©oPays et gĂ©oTerroirs
pour lâexploitation du recensement agricole 2000 ;
â le dĂ©veloppement de donnĂ©es cartographiques cen-
trées autour de la thématique « risques » ;
â le dĂ©veloppement de lâinformation gĂ©ographique au
sein des Ă©tablissements dâenseignement secondaire,
une des missions essentielles du Crige étant de déve-
lopper un partenariat avec le monde de lâenseigne-
ment et de la recherche.
www.crige-paca.org
Une explosion de la demande
PrĂšs de quatre ans aprĂšs la signature du protocole, la
demande de diffusion dâinformation gĂ©ographique
explose sur le site du Crige-Paca et les bénéficiaires
de la mutualisation des données sont de plus en plus
nombreux et de plus en plus diversifiés
(voir page 10).
Vincent Lasbatre, un des responsables SIG du Conseil
général du Var, explique :
« Le fait de financer lâacquisition de ces bases
mutualisées nous permet de satisfaire nos
besoins mais, surtout, de les mettre Ă disposi-
tion de tous nos ayants droit. Câest le rĂŽle dâun
département, en tant que service public, de par-
ticiper Ă ce type dâopĂ©ration. Le protocole dâac-
cord permet Ă toute commune dâobtenir les
données relatives à son territoire et de les mettre
Ă disposition dâun prestataire privĂ© de maniĂšre
ponctuelle afin quâil puisse mettre en Ćuvre tel
ou tel projet dâintĂ©rĂȘt public. Cela
permet dâaller trĂšs loin dans lâutili-
sation des données. »
Et en effet, si les services « experts »
ont été les premiers à récupérer les
données mises en ligne, ce sont
aujourdâhui des utilisateurs plus
rĂ©cemment initiĂ©s Ă lâinformation
gĂ©ographique qui constituent lâes-
sentiel des clients de la rubrique
« Données IGN ». Le systÚme fonc-
tionne dâautant mieux que lâInstitut
a immĂ©diatement acceptĂ© dâinclure
dans le protocole une notion de
« licence étendue » ne limitant plus
le nombre de postes autorisés
>>
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Le Crige-Paca mutualise lâacquisition et la diffusion de donnĂ©es
issues de nombreux partenaires référents : IGN, IFN, Shom, Insee,
BRGM⊠Ci-contre, une carte des gorges du Verdon de lâInventaire
forestier national.
Sour
c
es
: IGN, ONF
, DDE.
Conseil général du Var : cartographie des
zones incendiées en juillet et août 2003.
* DĂ©fense de la forĂȘt contre lâincendie.
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à exploiter les données, ce que Christine Archias
définit comme ayant été un critÚre « fondamental »
pour la rĂ©ussite de lâopĂ©ration.
Du cÎté des ayants droit :
lâapplication pratique
Il est trÚs instructif de vérifier le vécu des utilisateurs
en situation de production : ceux qui mettent concrĂš-
tement en Ćuvre le systĂšme pour rĂ©aliser un POS*, un
PLU**, un Scot***, un plan dâĂ©clairage public ou pour
appliquer une directive Natura 2000. Alain Chartier
fonde de grands espoirs sur les secrétaires de mairie :
« Lorsque le maire dâune petite commune pos-
sĂšde un plan cadastral informatisĂ© et lâortho-
photo, il peut constituer une sorte dâobserva-
toire de son territoire Ă partir dâun systĂšme
dâinformation gĂ©ographique âpresse-boutonâ.
Il nâa pas de dĂ©veloppement Ă faire, les modules
existent sur GéoConcept ou MapInfo. Il faut
simplement mettre les secrétaires de mairie
devant des applications concrÚtes, référentiels
et applicatifs ; et les former, ce que lâon ne fait
pas encore assez, mais dâĂ©normes progrĂšs ont
déjà été réalisés. »
Au sein des communautés territoriales, les positions
diffĂšrent Ă partir de nombreux critĂšres : connaissance
reportage
plus ou moins précise de la nature de la proposition,
possibilitĂ©s dâinvestissement en matĂ©riel, formation
du personnel ou, plus profondément, poids des habi-
tudes, comme le regrette ce maire dâune commune de
3 000 habitants des environs de Nice :
« Je suis dâautant plus intĂ©ressĂ© que la com-
mune est souvent confrontée à des risques
dâĂ©boulement et que nous travaillons Ă lâĂ©ta-
blissement des Scots et du PLU, dans le cadre
de la CommunautĂ© de communes. Dâautre part,
il me semble inadmissible de ne pas profiter dâun
projet que les contribuables ont financé. Mais il
est souvent difficile de sortir de la routine. »
André Laurenti, responsable de la gestion des
données techniques à la mairie de Cagnes-sur-Mer,
expose le problÚme majeur auquel il est confronté :
un complĂ©ment dâinvestissement.
« Nous avons pu inscrire le tracé de la future
ligne de tramway Nice-Cannes-Antibes sur la
BD ORTHO
Âź
, nous sommes en mesure de la
visualiser, ce qui est déjà bien, mais on ne peut
pas le sortir parce que notre traceur Autocad
nâest pas assez puissant. Nous avons Ă©gale-
ment travaillé sur le cadastre informatisé et
nous allons dĂ©velopper le systĂšme vers lâurba-
nisme et le foncier. Nous pouvons superposer
les couches, mais nous ne pouvons pas, pour
la mĂȘme raison, lâexploiter totalement. Nous ne
manquons ni de volonté ni de dynamisme, il
nous reste Ă inscrire nos besoins logistiques au
budget de lâannĂ©e prochaine. »
Ce qui a déjà été réalisé à Draguignan. Jennifer Fugier,
responsable du service SIG auprÚs de la Communauté
dâagglomĂ©rations dracĂ©noise, exprime ouvertement
sa satisfaction devant les réalisations du Crige.
« La BD CARTO
Âź
est un outil dâanalyse particu-
liÚrement adapté aux études de représentation
spatiales, car elle offre une excellente
synthĂšse de lâensemble des informations nĂ©-
cessaires afin de déterminer les identités, les
propriétés et les axes de réflexion. Nous venons
de mettre le SIG en place et les données four-
nies Ă travers le Plan Ătat-RĂ©gion nous ont Ă©tĂ©
extrĂȘmement utiles. En premier lieu, cela rĂ©duit
les coĂ»ts en termes dâinvestissement. Ensuite,
nous sommes en train de mettre en place le
Scot au niveau de la CommunautĂ© dâagglomĂ©-
rations et, surtout, dâĂ©tablir la mĂ©thodologie de
sa mise en Ćuvre, et dâanalyser lâĂ©volution de
lâoccupation des sols en regard des flux de
population, grĂące aux donnĂ©es de lâInsee que
nous avons intégrées. Nous attendons désor-
mais avec impatience la mise Ă jour de lâortho-
photographie, afin que nous puissions lâutiliser
comme une donnée et non plus seulement pour
lâhabillage des cartes. »
Le protocole inclut la fourniture
des mises Ă jour de lâensemble
des produits de lâIGN pour
la durée du Contrat de plan,
soit jusquâen 2006.
La BD ORTHO
Âź
fait exception
Ă la rĂšgle. Afin de satisfaire
les demandes pressantes
dâactualisation des utilisateurs,
lâIGN a acceptĂ© de rĂ©duire ses
dĂ©lais de production qui, Ă
lâorigine, nâĂ©taient pas
compatibles avec la durée
du Contrat de plan.
Une nouvelle couverture
photographique de la Région
sera disponible pour 2006.
Un avenant au protocole a
donc été signé, intégrant
cette nouvelle acquisition
mutualisée.
Les fichiers départementaux
seront livrés sur la base
de lâĂ©chĂ©ancier suivant :
â Bouches-du-RhĂŽne, Var et
Hautes-Alpes en 2004 ;
â Alpes-de-Haute-Provence et
Alpes-Maritimes en 2005 ;
â Vaucluse en 2006.
BD ORTHO
Âź
:
un avenant
pour sa mise
Ă jour
« Lorsquâun maire possĂšde un plan cadastral informatisĂ© et
lâorthophoto,
il peut constituer une sorte dâobservatoire de son territoire
Ă partir dâun systĂšme dâinformation gĂ©ographique âpresse-boutonâ. »
>>
La CommunautĂ© dâagglomĂ©rations dracĂ©noise (Draguignan) Ă partir
de la BD CARTO
Âź
. Il sâagit ici dâune simple reprĂ©sentation de
lâoccupation des sols, avec les rĂ©seaux et les infrastructures, pour
permettre une comprĂ©hension globale de la rĂ©alitĂ© de lâespace
communautaire, conformément à la dynamique liée à la politique
de développement durable.
Christine Archias, directrice du
Crige-Paca. En mĂ©daillon : Ă
gauche, Alain Chartier, chef
de service Analyse spatiale
du Conseil régional, et, à droite,
Yves Lassaigne, directeur
régional adjoint
de lâĂquipement.
* POS : plan dâoccupation des sols.
** PLU : plan local dâurbanisme.
*** Scot : schéma de cohérence territoriale.
©
CommunautĂ© dâagglomĂ©rations dracĂ©noise
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La RĂ©gion Provence-Alpes-CĂŽte dâAzur
Formation et information :
une ligne de partage ténue
« Ce qui demeure encore insuffisant,
déplore Alain
Chartier,
câest le retour. »
Pour quâil devienne effec-
tif, pour que les notions dâĂ©change et dâenrichisse-
ment se rĂ©pandent et que les utilisateurs soient Ă mĂȘme
dâalimenter un systĂšme dâinformations rĂ©gionales qui
soit le plus ouvert possible, il faut les former et les
informer en permanence, ce qui représente un gros
effort de communication. Christine Archias fait le
point sur cet aspect du problĂšme, qui constitue une
des missions de lâassociation :
« Clairement, le Crige nâest pas prestataire en
cartographie, contrairement Ă lâimage que lâon
sâen fait encore souvent. Nous ne voulons pas
intervenir dans le champ concurrentiel. Nous
avons une vocation dâinformation, et la limite
est souvent ténue entre information et forma-
tion. Nous recueillons les besoins des utilisa-
teurs auprĂšs dâorganes tels que le Centre natio-
nal de la fonction publique (CNFPT), par exemple,
et nous les orientons vers des prestataires com-
pétents, dont nous avons dressé un annuaire.
Nous organisons des Journées de formation
aux données. Elles ont le mérite de faire colla-
borer des personnes dont les expériences dif-
fÚrent ou sont inégales. Nous nous déplaçons
également vers les ayants droit. Enfin, nous
venons de préparer une plaquette intitulée
Lettre
aux maires,
afin de leur expliquer de maniĂšre
simple et succincte ce que nous sommes en
mesure de mettre à leur disposition. »
La mutualisation des géodonnées :
la logique de lâavenir
Ainsi que le souligne Alain Chartier,
« convaincre les
responsables politiques que la logique de mutualisa-
tion est porteuse dâavenir est une entreprise de longue
haleine ».
Toutefois, la spectaculaire réussite qui vient
couronner lâexpĂ©rience tentĂ©e en RĂ©gion Provence-
Alpes-CĂŽte dâAzur ne peut que les y pousser, ce nâest
quâune question dâadaptation culturelle. Lâinformation
géographique est désormais inscrite en tant que prio-
rité dans le développement des territoires et prend une
importance telle quâun aphorisme est en train de se
répandre :
« Le 3
e
millénaire sera géographique ».
Le développement durable, la maßtrise de la croissance
et la protection des citoyens en dépendent.
â
RĂ©cemment, les Orientations stratĂ©giques de lâĂ©quipement en RĂ©gions (OSER)
ont inscrit la dimension information géographique en tant que priorité pour le
dĂ©veloppement des RĂ©gions. Un certain nombre dâentre elles ont dĂ©jĂ engagĂ© une
réflexion sur la possibilité de créer une structure de mutualisation des données
proche de celle du Crige-Paca. Le Languedoc-Roussillon, lâAlsace, le Poitou-
Charentes et le Nord-Pas-de-Calais en font partie. La Collectivité territoriale corse,
quant Ă elle, a dĂ©jĂ signĂ© une convention avec lâIGN.
Autres Régions : entre
questions et adhésion
Corse :
« Lâaide Ă la dĂ©cision la plus pertinente possible »
Nord-Pas-de-Calais :
« Un réel besoin et une demande croissante »
Alain Pruvost, directeur de la
prospective Ă la direction du Plan et
de lâĂ©valuation au Conseil rĂ©gional
du Nord-Pas-de-Calais, confirme la
tendance :
« Câest un dispositif
intéressant, auquel nous avons
souhaité adhérer dÚs la mise en place
de celui du Crige-Paca.
Malheureusement, du cĂŽtĂ© de lâĂtat,
Ă lâĂ©poque, le processus nâavait pu
devenir effectif en dépit des
propositions de lâIGN. Depuis, la Diren
a repris le flambeau et nous sommes Ă
nouveau en cours de réflexion sur
le montage dâun tel principe de
fonctionnement. Il existe un réel
besoin et une demande croissante
avec la mise en place de différentes
structures tels les contrats dâagglomĂ©rations, les API⊠Nombre dâintercommunalitĂ©s
sâĂ©quipent dĂ©sormais en SIG et sâadressent Ă la RĂ©gion pour lui demander une subvention
pour les aider Ă acquĂ©rir ces donnĂ©es. La mise en place dâune structure fĂ©dĂ©ratrice
permettrait de centraliser et de rationaliser les actions une bonne fois pour toutes.
LâIGN nous a fait un certain nombre de propositions. LâhypothĂšse haute, qui est la plus
intĂ©ressante parce que la plus riche en donnĂ©es, nous intĂ©resse particuliĂšrement. Reste Ă
rĂ©soudre les contraintes budgĂ©taires, ce qui nâest guĂšre simple. »
Jean-Jacques AbraĂŻni, directeur de lâamĂ©na-
gement du territoire de la Collectivité
territoriale de Corse :
« Nous venons de
créer un centre de ressources pour lequel
nous cherchons la formule juridique adé-
quate. Les droits dâutilisation sont gratuits,
en contrepartie de quoi nous demandons
aux ayants droit de restituer les informa-
tions dont ils auront enrichi la base de
donnĂ©es. Celles-ci pourront ĂȘtre lues par
tous les ayants droit de la plate-forme en
fonction de leurs besoins. Câest-Ă -dire que
nous mutualisons lâinformation gĂ©ogra-
phique produite par chaque utilisateur dans
les domaines de ses compétences.
La diffusion est assurée par la Diren pour
les organismes qui relĂšvent de lâĂtat.
LâOffice de dĂ©veloppement agricole et rural
de la Corse (Odarc) diffuse lâinformation
vers les services de la CTC. En ce qui
concerne les autres ayants droit,
communes, communautés de communes,
départements, Sdiss, universités,
la diffusion est assurĂ©e par lâObservatoire
de lâenvironnement en Corse.
Les avantages sont multiples. En premier
lieu, je pense que cela réduira les coûts.
Ensuite, tout sâeffectuera de maniĂšre
beaucoup plus rapide et plus complĂšte
dans le cadre dâune aide Ă la dĂ©cision
la plus pertinente possible.
Et, surtout, ce dispositif évitera que soient
dupliqués des travaux qui existent déjà .
Nous sommes en train de créer également
un Groupement corse dâinformation gĂ©ogra-
phique (CigĂ©o) situĂ© entre lâĂtat et la CTC,
qui reprĂ©sente lâĂ©quivalent du Crige. Câest
lui qui va organiser la mutualisation de
lâinformation et qui apportera les solutions
techniques, administratives et financiĂšres
aux problĂšmes
susceptibles dâapparaĂźtre. Nous serons en
mesure de commencer à fournir en 2005. »
Aujourdâhui, sur le Web, le programme Sigale met Ă
disposition du public les données dont la Région Nord-Pas-
de-Calais est propriĂ©taire et qui ne relĂšvent pas dâune
convention dâutilisation avec un producteur (IGN, DirenâŠ).
Câest une premiĂšre Ă©tape.
Le 17 juin dernier, sur le site de lâArbois, Ă Aix-en-Provence, le Crige
organisait une Journée de présentation de la BD ORTHO
Âź
au
bĂ©nĂ©fice dâutilisateurs de terrain : maires, responsables SIG,
directeurs de services techniques, chargĂ©s de projets dâurbanisme,
dâamĂ©nagement, du droit des solsâŠ
Corte, siĂšge du centre de ressources de la CTC.
Reportage Crig Paca/CA 6/09/2004 16:09 Page 9
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IGN MAGAZINE
- septembre/octobre 2004
La RĂ©gion Provence-Alpes-CĂŽte dâAzur
reportage
Contact
Centre rĂ©gional de lâinformation
géographique de la Région Provence-
Alpes-CĂŽte dâAzur
Domaine du Petit-Arbois,
avenue Louis-Philibert, BP 10019
13545 Aix-en-Provence Cedex 4
Tél. : 04 42 90 71 22
www.crige-paca.org
Directrice du Crige-Paca :
Christine Archias
L
A PLATE
-
FORME D
â
ANIMATION RĂGIONALE
C
RIGE
-I
GN
:
UNE DYNAMIQUE GĂOMATIQUE SPECTACULAIRE
L
a fréquentation du site Internet du Crige est en progression constante. La mise en
ligne dâune nouvelle version plus ergonomique, en mars 2004, a permis dâatteindre
un pic de 7 000 visites par mois, soit une augmentation de 48 % en trois ans.
La moyenne de connexions simultanées tourne autour de 50 à 70 %.
â
L
a rĂ©partition des tĂ©lĂ©chargements met en Ă©vidence un fort intĂ©rĂȘt des services
publics pour les bases de données constitutives du référentiel régional à moyenne
Ă©chelle. Cette situation pourrait Ă©voluer rapidement avec la rĂ©alisation ou lâacquisition
dâun plan cadastral informatisĂ© venant complĂ©ter la BD ORTHO
Âź
pour la constitution
dâun rĂ©fĂ©rentiel rĂ©gional Ă grande Ă©chelle.
â
AccÚs aux données de la PFAR
De janvier 2002 Ă juillet 2004
â 1 985
licences ont été émises ;
â 640
organismes sont inscrits ;
â 961
licences ont Ă©tĂ© accordĂ©es Ă
185
organismes départementaux ;
170
communes ;
50
structures intercommunales ;
235
organismes régionaux.
Utilisateurs par métiers
Diffusion par départements
Ăvolution de la frĂ©quentation du site 2002-2004
Les ayants droit
â Nombre dâayants droit
(individus) :
817
â Nombre dâorganismes
:
640
Les onze données les plus demandées
Ayants droit par financeur
BD CARTO
Âź
: 21,2 %
BD ORTHO
Âź
: 10,7 %
SCAN 25
Âź
: 13,6 %
GéoFLA
Âź
: 4,6 %
SCAN 250
Âź
: 4,1 %
ROUTE 500
Âź
: 3,7 %
SCAN 1000
Âź
: 3,3 %
ROUTE 120
Âź
: 2,7 %
SCAN 100
Âź
: 10,8 %
BD ALTI
Âź
courbes de niveaux : 13,4 %
BD ALTI
Âź
MNT : 11,9 %
Population
Total : 540
13
06
83
84
05
04
Données
Associations loi de 1901
140
Chambres consulaires
19
Collectivités
8
Communes
170
EPCI
51
Autres établissements publics
65
Groupements de communes
49
Organismes de recherche et dâenseignement
65
Services de lâĂtat
73
Total 640
Ătat
Ăquipement
Air
NTIC
Recherche
Ănergie
Santé
Emploi-Travail
Transports
ForĂȘt
Culture
Administration
Eau
Sécurité du territoire et sécurité civile
Développement économique-Commerce et industrie
Agriculture
Habitat-Aménagement du territoire-Urbanisme
Tourisme-Loisirs-Chasse-PĂȘche
Environnement
Enseignement
Collectivités territoriales
Conseil général 06
Région Paca
Conseil général 83
Conseil général 13
Conseil général 04
Conseil général 05
Conseil général 84
144
88
103
85
81
55
39
45
Total : 640
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