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« Sâassocier afin dâĂ©tudier la maniĂšre de produire le rĂ©fĂ©rentiel
géographique du littoral (RGL) », telle est la prescription du Comité
InterministĂ©riel de la MER (CIMER) Ă lâInstitut GĂ©ographique
National (IGN) et au Service Hydrographique et Océanographique
de la Marine (SHOM) formulée le 29 avril 2003.
Les deux organismes se sont rapprochés afin d'établir des propo-
sitions communes pour l'Ă©tude et la mise en Ćuvre du futur RGL.
Cette réflexion a abouti à la définition d'un projet baptisé Litto3D.
Le projet Litto3D
R Ă F Ă R E N T I E L G Ă O G R A P H I Q U E D U L I T T O R A L
La gestion optimale du littoral est un objectif essentiel Ă la satisfaction de multiples
besoins : protection du littoral (Ă©volution du trait de cĂŽte sous lâeffet de lâĂ©rosion, pro-
tection du domaine cÎtier, protection de la faune et de la flore), prévention des risques
(inondations, pollution, catastrophes naturelles), aménagement (portuaire, touris-
tique, industriel), exploitation des ressources vivantes et minérales, recherches et
études scientifiques et besoins militaires.
La concentration des populations et le dĂ©veloppement de lâhabitat justifient une
cartographie spécifique de cette zone. Ainsi la densité de la population vivant sur la
cÎte atteint deux fois et demi la moyenne nationale ; ce chiffre est multiplié par
2,3 en été (source IFEN).
LâUnion EuropĂ©enne recommande aux Ă©tats membres la mise en place de stratĂ©gies
nationales de gestion intĂ©grĂ©e des zones cĂŽtiĂšres afin dâaccroĂźtre la santĂ© aussi bien
Ă©conomique quâenvironnementale de leurs zones littorales.
RAPPROCHEMENT DES COMPĂTENCES DE LâIGN ET DU
SHOM POUR UNE GĂOGRAPHIE CONTINUE DU LITTORAL
Le groupe de travail commun, créé par les directeurs généraux IGN et SHOM,
a rendu ses conclusions. Les deux organismes sont aujourdâhui en mesure de
proposer Ă lâĂtat une rĂ©ponse : Litto3D.
Ce projet, composĂ© de plusieurs phases et Ă©tapes, a pour finalitĂ© la production dâune
cartographie continue terre/mer de la frange cĂŽtiĂšre terrestre, de lâestran (zone tan-
tĂŽt Ă©mergĂ©e, tantĂŽt immergĂ©e) et dâune partie de la mer territoriale.
MĂȘme si les rĂ©fĂ©rentiels maritime et terrestre sont reliĂ©s entre eux, les donnĂ©es ba-
thymétiques et altimétriques ne sont ni assez cohérentes, ni assez exhaustives, ni as-
sez prĂ©cises (la prĂ©cision altimĂ©trique terrestre est de l'ordre du mĂštre, alors quâune
précision au moins décimétrique est requise) pour décrire et modéliser les phéno-
mÚnes cÎtiers. Litto 3D a pour ambition de constituer le référentiel des données alti-
mĂ©triques et bathymĂ©triques de lâIGN et du SHOM. Il prendra la forme dâun modĂšle
numĂ©rique de terrain associĂ© dans une frange dâune dizaine de kilomĂštres de part et
dâautre du trait de cĂŽte, autour desquels pourront sâarticuler les diffĂ©rentes couches
de données géographiques thématiques du référentiel géographique du littoral (RGL).
Les applications interdĂ©pendantes ne peuvent plus faire lâobjet de deux cartogra-
phies distinctes qui laissent Ă lâinterface une zone dâincertitude. Elles nĂ©cessitent une
représentation unique, qui appréhende les phénomÚnes naturels dans leur globalité.
LE PROJET LITTO3D
pour une meilleure description
du territoire
Situé au centre du projet
Litto3D, le trait de cĂŽte sera
déterminé avec une meilleure
précision ; son évolution dans le
temps pourra ĂȘtre observĂ©e et
évaluée et la détermination du
domaine public maritime en
sera facilitée.
De mĂȘme, les terres basses,
envahies sous lâeffet conjuguĂ©
de marĂ©es dâĂ©quinoxe et
dâondes de tempĂȘte,
bĂ©nĂ©ficieront dâune altimĂ©trie
précise : elles pourront faire
l'objet de modélisations et
donc de prévisions pertinentes.
Des modĂšles plus fiables de
marées et de courants marins
permettront de mieux décrire
les phénomÚnes et, notamment,
dâanticiper les trajectoires des
pollutions maritimes.
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Une stratégie de gestion des zones cÎtiÚres
La précision en +
TRAITS DE CĂTE
PremiĂšre sĂ©rie dâessais et constatations
RAPPROCHEMENT DES BESOINS DE SERVICE PUBLIC
ET DE LA DĂFENSE POUR UNE SYNERGIE DE MOYENS
De par leurs missions statutaires, lâIGN et le SHOM, sâappuyant sur leurs compĂ©ten-
ces conjointes, peuvent construire ensemble cette base de données nationale. La
contribution de lâIGN au projet Litto3D sâinscrit dans sa vocation de service public ;
celle du SHOM découle également des compétences acquises dans le cadre de sa
mission de service public en matiĂšre dâinformation nautique et de sĂ©curitĂ© de la na-
vigation, mais aussi de celles développées dans le cadre de sa mission plus spécifi-
quement militaire.
Aussi est-ce par le biais de la synergie entre deux besoins proches, exprimĂ©s, lâun
au titre du service public, lâautre au titre de la dĂ©fense nationale, que peut ĂȘtre
envisagé le lancement du projet Litto3D. Toutefois, les ressources actuelles des deux
organismes ne peuvent permettre de supporter ce projet.
Avant dâentreprendre la constitution dâun modĂšle numĂ©rique de terrain couvrant
lâensemble des cĂŽtes, les deux partenaires ont procĂ©dĂ© Ă une Ă©tude prĂ©alable afin
dâĂ©valuer les difficultĂ©s soulevĂ©es par la constitution dâune base de donnĂ©es liant
de façon cohérente les parties immergées et émergées qui composent le littoral.
Une modélisation du Golfe du Morbihan, lequel concentre dans un espace restreint
lâessentiel des difficultĂ©s susceptibles dâĂȘtre rencontrĂ©es sur les cĂŽtes de France,
a été engagée en mars 2003.
La phase de conception fonctionnelle sâachĂšvera en 2005.
CETTE ĂTUDE PRĂALABLE A DâORS ET DĂJĂ PERMIS DE
FAIRE RESSORTIR QUE :
âą La fusion des donnĂ©es numĂ©riques de lâIGN et du SHOM dans un mĂȘme rĂ©fĂ©-
rentiel géodésique ne soulÚve aucune difficulté en raison de la cohérence tech-
nique inscrite depuis plus de deux siÚcles dans les traditions de la géographie
française,
âą le SHOM dispose dâun modĂšle de prĂ©diction de marĂ©es de prĂ©cision centimĂ©-
trique, qui sâapplique sans difficultĂ© au ModĂšle NumĂ©rique de Terrain (MNT)
évoqué plus haut,
âą les levĂ©s actuels de lâIGN et du SHOM ne se recouvrent pas.
De plus, les donnĂ©es altimĂ©triques de lâIGN sont denses mais insuffisamment prĂ©ci-
ses, la bathymĂ©trie du SHOM est prĂ©cise mais discontinue dans lâespace et dans le
temps. En dâautres termes, il nâexiste pas de couverture bathytopographique conti-
nue des cĂŽtes.
UN PROJET GLOBAL COHĂRENT
Litto3D associe deux composantes complémentaires en forte synergie :
âą LâaltimĂ©trie fine du haut estran et de la bande littorale Ă©mergĂ©e jusquâĂ une hau-
teur de 10 m. Combinée avec le modÚle de marée du SHOM, cette altimétrie
permettra notamment dâaffiner le trait de cĂŽte, de dĂ©finir lâĂ©chelle des bassins
versants littoraux et de préciser les limites des zones inondables.
âą Le levĂ© bathymĂ©trique de la mer territoriale jusquâaux fonds de dix mĂštres (ou
sur une distance de 10 km). LâexĂ©cution sera plus longue, que celle de lâaltimĂ©-
trie, mais se renouvellera moins souvent dans les zones stables.
SIMULATION DâUNE MARĂE CENTENNALE
MNT/MORBIHAN
La rĂ©alisation dâun tel objectif implique lâacquisition dâun nouveau savoir-faire : la
bathytopographie laser, avec mise au point dâun dĂ©monstrateur opĂ©rationnel pour
les levés de plage, afin de répondre aux besoins de la défense. Une période de
3 ans et un budget dâĂ©tude dâun million dâeuros environ doivent ĂȘtre prĂ©vus.
La mise en Ćuvre de chaĂźnes de mesures laser doit permettre en effet dâobtenir une
précision bien meilleure que les procédés photogrammétriques traditionnels et à des
coûts compétitifs.
UNE APPROCHE DU COĂT
Lâensemble de lâopĂ©ration devrait ĂȘtre compris dans une enveloppe estimĂ©e Ă vingt-
cinq millions dâeuros rĂ©partis sur une dizaine dâannĂ©es. Les coĂ»ts dâentretien, non
encore estimés, seront significativement inférieurs.
LâIGN et le SHOM ont financĂ© la premiĂšre Ă©tape permettant de dĂ©finir la rĂ©ponse Ă la
demande du CIMER.
Ce projet a un impact fort sur lâindustrie française. La constitution de Litto3D fera
appel Ă la sous-traitance et les perspectives de coopĂ©ration ou dâexport sont indĂ©-
niables. Le domaine Ă©tant trĂšs liĂ© Ă lâaction publique, des sociĂ©tĂ©s comme IGN France
International ou NAVFCO devraient sây intĂ©resser.
Par ailleurs, le recours Ă des crĂ©dits europĂ©ens nâest pas Ă exclure. De plus la dispo-
nibilitĂ© dâune rĂ©fĂ©rence de qualitĂ© en zone littoral permettra le dĂ©veloppement de
nombreuses activités à forte plus value.
Pour rĂ©aliser cette opĂ©ration, lâIGN et le SHOM n'excluent pas de sâassocier au sein
dâune structure juridique dont la forme est mise Ă lâĂ©tude, et dont la constitution sera
soumise aux ministĂšres de tutelle.
La solution retenue devra permettre une optimisation des moyens existants tels que
le service des activitĂ©s aĂ©riennes de lâIGN ; elle devra en outre avoir la souplesse
nĂ©cessaire pour faire une place aux services Ă©trangers dĂ©sireux de sâassocier Ă lâIGN
et au SHOM dans une opération qui devrait progressivement se généraliser sur les
cĂŽtes de lâUnion EuropĂ©enne.
www.ign.fr
Direction de la Communication
136 bis rue de Grenelle, 75700 PARIS 07 SP
Tél. : 01 43 98 83 06
âą
Fax : 01 43 98 82 83
Mel : dircom@ign.fr
SHOM
Direction du service hydrographique et
océanographique de la marine
3, avenue Octave Gréard, Paris 7° BP 5 00307 ARMEES
Tél. : 01 44 38 41 16
âą
Fax : 01 40 65 99 98
Une nouvelle chaĂźne de mesures pour une
couverture de la zone littorale à moindre coût
Pour répondre
aux besoins les
plus urgents,
la base de données
âHistolittâ
En attendant de procéder
aux levés complémentaires
terrestres et maritimes
nécessaires pour combler
les lacunes de lâexistant,
il est prévu de constituer
rapidement une base de
donnĂ©es âhistoriquesâ couvrant
de façon continue les cÎtes de
France métropolitaine.
Cette base de données encore
incomplĂšte et parfois
imprécise sera améliorée
progressivement en fonction
des levés programmés afin
de répondre aux besoins
exprimés par les acteurs de
la gestion intégrée du littoral.
Une nouvelle entitĂ© juridique soumise Ă
lâapprobation des ministĂšres de tutelle
2004
Phase dâĂ©tudes prĂ©alables :
330 k
âŹ
Litto3D et Histolitt
2005
Phase de conception fonctionnelle
330 k
âŹ
Production Histolitt
250 k
âŹ
2006
Phase de définition de la réalisation
330 k
âŹ
2007/2017
Phase de production
2 500 k
âŹ
par an
Phase de mise Ă jour
en cours dâĂ©valuation
Coût des études
1 000 k
âŹ
Coût de constitution Histolitt
250 k
âŹ
Coût de constitution
25 000 k
âŹ