Critiques des institutions financières internationales et propositions de réforme

"Des crises de légitimité engendrent des projets de réforme, tant à l’ONU qu’au Fonds monétaire international et à la Banque mondiale. Elles ont pour point commun une demande de transparence et de démocratie, d’une part, et une remise en cause des finalités et des modes d’intervention de ces organisations, d’autre part. (...)
Actuellement contrôlé par sept actionnaires principaux, le système de Bretton Woods fait l'objet d'une critique sévère en raison de sa politique à l'égard des pays en développement mais aussi en raison de ses difficultés à maîtriser les crises nouvelles liées à l'ampleur et à la volatilité des mouvements de capitaux à court terme dans les marchés émergents. L'idée selon laquelle des aides ne devraient être accordées à un pays en difficulté que sous certaines conditions relatives à l’utilisation de cette aide (en termes de bonne gestion, mais aussi de respect des droits de l’homme, par exemple) est maintenant largement admise. Ces institutions doivent orienter tous les efforts vers le développement et aborder, avec générosité mais fermeté, la question des pays pauvres très endettés.
De même, la régulation des mouvements de capitaux à court terme suppose la mise en oeuvre de mesures de transparence applicables aux opérateurs privés. Les orientations arrêtées par le dernier sommet du FMI visent justement à mieux contrôler les actions financières privées.
La réforme institutionnelle de Bretton Woods doit poursuivre deux objectifs : renforcer le contrôle politique sur ces institutions et élargir le cercle des Etats décideurs."

Source : Marre Béatrice, la réforme de l'Organisation mondiale du commerce et son lien avec l'architecture des Nations unies, Assemblée nationale n° 2477, 2000.

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