En pleines tensions raciales, Obama inaugure le Musée de l’Histoire afro-américaine
UNIS - Alors que les manifestations antiracistes grondent à Charlotte et qu'une partie du camp républicain nie leur légitimité, le président américain en a appelé au dialogue entre les communautés, ce samedi lors de l'inauguration du "MAAHC" à Washington.
A deux pas de la Maison-Blanche, 70.000 mètres carrés de mémoire. Le Musée national de l'Histoire et de la Culture Afro-Américaines (MAAHC), dont le projet a été lancé par George W. Bush en 2003, a été inauguré par Barack Obama ce samedi 24 septembre sur le "Mall" de Washington, en présence de son prédécesseur à la Maison Blanche.
Au fil d'un discours ému devant des milliers de spectateurs, le président américain a appelé les citoyens à comprendre que "l'histoire afro-américaine n'est pas la face cachée de l'histoire nationale", mais qu'elle est "centrale" dans cette Histoire.
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"Ce musée peut nous aider à nous parler. Et plus important, à nous écouter. Et, encore plus important, à nous voir", a insisté Barack Obama. En filigrane, les tensions raciales qui gangrènent le pays : "Ce musée peut peut-être aider un visiteur blanc à comprendre la souffrance et la colère de manifestants, dans des endroits tels que Ferguson et Charlotte", a plaidé le chef d'Etat. Deux villes où des émeutes ont éclaté après la mort d'un Noir tué par la police : en août 2014 à Ferguson et, ces derniers jours, à Charlotte (Caroline du Nord) et Tulsa (Oklahoma).
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Un appel au rassemblement, donc, quand, en pleine campagne présidentielle, les camps républicains et démocrates se déchirent plus que jamais sur la question raciale.
D'un côté, Donald Trump et ses proches multiplient les sorties pour imputer la situation sociale des Noirs à Barack Obama, tout en dédouanant la police de toute discrimination envers eux. Ce mardi, faisant fi du passé esclavagiste qui a marqué l'histoire du pays, le candidat républicain a osé déclarer lors d'un meeting à Kenansville que les Noirs vivaient aujourd'hui "dans les pires conditions qu'ils aient jamais connues".
La veille de l'inauguration du musée, Obama avait, en guise de riposte, invité Donald Trump à le visiter. "Je crois qu'un enfant de huit ans est au courant que l'esclavage n'était pas très bon pour les Noirs et que l'ère Jim Crow (les lois ségrégationnistes, NDLR) non plus", avait ironisé le démocrate. Le directeur du MAAHC lui-même avait jugé les propos de Trump "insensibles et insultants". Plusieurs personnalités l'avaient appelé, à l’instar d’Obama, à prendre en compte, précisément, l'histoire afro-américaine pour comprendre les problématiques sociales du pays.
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Concernant les événements de Charlotte, Trump a condamné le policier ayant tiré sur un "homme non armé". Mais n’en reste pas moins un grand défenseur du controversé "Stop and Frik" ("Arrêter et fouiller"), réputé propice aux contrôles au faciès. Une partie de son électorat se montre bien plus radicale, puisque 20%, rapporte le New York Times, regretterait l'abolition de l'esclavage.
Parallèlement, autour des questions migratoires, le repli est sensible du côté des sympathisants républicains. A titre d'exemple, lors des primaires de février un sondage "sortie des urnes" en Caroline du Sud indiquait que 74 % d'entre eux étaient en faveur d'une fermeture temporaire des frontières aux musulmans. Une mesure préconisée par Donald Trump. Mais l'exemple vient aussi d'en haut. Imputant le raidissement de la population au mandat d’Obama, la directrice de campagne du magnat de l’immobilier Kathy Miller, avait déclaré que "le racisme n'existait pas avant sa présidence".
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