Un néonazi accusé de meurtre, 15.000 Finlandais dans la rue

Organisé par un groupe Facebook intitulé "Arrêtez cela maintenant !", un grand rassemblement a eu lieu samedi 24 septembre à Helsinki pour dénoncer "la  montée du racisme et les violences d'extrême droite". 15.000 Finlandais ont battu le pavé de la capitale. Des milliers d'autres manifestants ont manifesté dans d'autres villes du pays, a annoncé la police dans un tweet. 

Des contre-manifestations, de moindre ampleur, se sont parallèlement déroulées dans la capitale finlandaise, mais aucune altercation n'a été signalée.

Le mouvement "Arrêtez cela maintenant !" a pris forme sur les réseaux sociaux après la mort de Jimi Karttunen, 28 ans, violemment pris à partie en marge par des militants d'extrême droite lors d'une  manifestation contre l'immigration début septembre. Jesse Torniainen, néonazi de 26 ans jouissant d'une réelle notoriété en Finlande, est soupçonné d'avoir frappé le jeune homme après que ce dernier a craché sur des militants du Mouvement de résistance finlandaise, un groupuscule néonazi. La victime avait été déséquilibré par un coup de pied au thorax et sa tête avait heurté le sol : il est mort une semaine plus tard, le 16 septembre, d'une  hémorragie cérébrale. Jesse Torniainen, qui rejette toute responsabilité dans ce décès, a été placé en détention. 

Le groupe Facebook dénonce la "culture du silence" ces dernières années en Finlande, qui a "encouragé la poussée du fascisme et du racisme".  Le Premier ministre Juha Sipila, qui s'est joint à un cortège de Kuopio, a indiqué que le gouvernement  présenterait bientôt des mesures pour s'attaquer au problème.

La mouvance néonazie et les autres groupuscules radicaux d'extrême droite  en Finlande se font plus visibles depuis l'arrivée en 2015 de 32.500 migrants  sur le sol de ce pays nordique. Des groupes d'autodéfense baptisés les Soldats d'Odin ont patrouillé  l'automne dernier dans les rues de la capitale et de villes de province pour  protéger la population de ce qu'ils nomment "des intrus islamiques".