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JALONS BIOGRAPHIQUES
Tout laisse à penser, d'après la suite de sa vie, qu'il fut un élève studieux et pieux. Par conviction, semble-t-il, il décida d'entrer dans la Compagnie de Jésus. Il fit son premier noviciat à l'âge de 14 ans, comme c'était alors la coutume, et fut ensuite envoyé pour son scholasticat à Besançon, probablement de 1741 à 1745. La mention de certains régionalismes de Franche-Comté dans ses dictionnaires doit quelque chose à ce séjour. Mais hormis cet intermède, il séjourna toujours en Provence, ne quittant sa province natale vers la fin de sa vie que sous la pression des troupes révolutionnaires. La suite de sa carrière ecclésiastique se passe selon l'alternance attendue de la régence dans les collèges de la Compagnie et de la formation théologique. L'histoire du collège Bourbon d'Aix en Provence garde la mémoire d'un maître Féraud, régent, qui s'illustra de 1748 à 1750 à l'occasion des manifestations publiques du collège. Les dates concordent mais Jean Stéfanini ne peut que suggérer l'identité étant donné la fréquence du patronyme Féraud (p. 31). En revanche il est certain qu'il fit ensuite sa théologie au collège d'Avignon, alors terre papale. Carrière modeste au demeurant que celle de ce jésuite régent de rhétorique qui ne connut vraiment comme événement marquant (et c'est beaucoup) que l'interdiction de son ordre par le Parlement de Provence en 1763 et l'exil sous la Convention. Rien ne laisse à penser qu'il hanta, tel un Bouhours, la demeure des Grands ni qu'il fit une carrière de prédicateur en vue. Au contraire il affectionnait plutôt le public des humbles et nous savons même de source sûre qu'il refusa de siéger à l'Académie de Marseille avant la Révolution malgré les avances qui lui furent faites. Après la suppression de la Compagnie de Jésus en France en 1763, il rejoignit le clergé séculier et exerça, semble-t-il, son ministère à Marseille, sa ville natale. Nous gardons, grâce à sa correspondance, la trace de son passageà Toulon puis à Nice pendant la Terreur. De cette dernière ville il fut à nouveau délogé lorsque les troupes révolutionnaires l'envahirent. Il reprit le chemin de l'exil jusqu'à Ferrare, dans les Etats du Pape. La date de son retour en France n'est pas éclaircie mais J. Stéfanini la fixe à 1795 environ d'après les indices recueillis. La fin
de sa vie (il mourut en 1807) se déroule à Marseille. Il
devint membre non résident de l'Institut naissant en 1797 puis entra
à l'Académie de Marseille reconstituée en 1800.
Mais on ne garde de lui aucune trace d'activité dans cette dernière
institution.
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