L'infanterie Moderne.

La fin de la deuxième guerre mondiale marque le début d’une ère nouvelle : la dissuasion nucléaire ou l’équilibre de la terreur. Les puissances occidentales regroupées pour la plus part dans l’alliance atlantique (OTAN) et l’URSS accompagnée des républiques communistes de l’est de l’Europe au sein du Pacte de Varsovie, sont face à face ; peu à peu émerge une troisième voie, celle des Pays non alignés. En Europe, la situation est figée par le rideau de fer. Les armées blindées et mécanisées des deux camps sont prêtes à intervenir l’une contre l’autre sachant que l’emploi de l’arme nucléaire serait alors imminent… et fatal. Sur les autres continents, les Pays non alignés deviennent un enjeu ; les grandes puissances ne manquent pas de s’y affronter indirectement, dans des limites évitant la montée aux extrêmes et la confrontation directe.

La France déploie un corps de bataille formé de trois corps d’armée (CA) dont le 2ème CA en Allemagne, constituant les Forces françaises en Allemagne (FFA). Les soldats appelés, provenant du service militaire obligatoire constituent l’essentiel de cette force. Pendant les guerres d’Indochine (1946-1954) et d’Algérie (1954-1962), les cadres de l’infanterie métropolitaine, officiers et sous-officiers, alternent les séjours en opérations outre-mer et les périodes de stationnement face à l’est. Alors que seules les troupes professionnelles sont engagées en Indochine, les soldats appelés participent à la guerre d’Algérie.

Après la paix en Algérie en 1962, outre les forces nucléaires, le dispositif militaire terrestre de dissuasion français s’appuie sur deux grandes entités : le corps de bataille, prêt à entrer dans une éventuelle bataille des forces de l’OTAN contre celles du pacte de Varsovie, et, jusqu’à leur disparition en 1977, les forces de défense opérationnelle du territoire (DOT).

L’infanterie du corps de bataille regroupe les groupes de chasseurs mécanisés, les régiments d’infanterie mécanisés et les régiments d’infanterie motorisés. En plus des équipements communs à toute l’infanterie, ils disposent de matériels lourds : chars moyens (AMX 13 puis AMX 30), véhicules de transport de troupe (Half track, VTT puis AMX 10), véhicules de l’avant blindés (VAB), chars lance-missiles SS11 puis VAB-HOT, mortiers de 120 mm. Ces régiments stationnent en Allemagne et dans le quart nord-est de la France.

L’infanterie de la DOT est constituée des bataillons de chasseurs alpins et des régiments d’infanterie dotés de matériels légers. Ils sont formés à un combat rustique contre un adversaire infiltré et à la défense des points sensibles, nécessaires pour le fonctionnement politique et économique de la Nation. Ils sont répartis sur tout le territoire avec une plus grande densité dans la moitié est.

Enfin, les troupes affectées aux interventions extérieures : l’Infanterie de marine, l’infanterie parachutiste et la Légion étrangère sont présentées dans cette salle.

 

 

Depuis son retour d’Algérie en 1962, l’Infanterie poursuit une évolution constante dans les structures de ses unités et dans la réception de nouveaux matériels très performants : moyens Transmissions et NBC, armement et tenues dont la protection individuelle du fantassin avec un nouveau casque et un gilet pare-balles.

Plusieurs pôles de présentation ont été choisis pour cette salle : évolution de l’infanterie blindée et de l’infanterie mécanisée, troupes spéciales (TAP et Alpins), derniers matériels reçus dans les unités, opérations extérieures. Plus que jamais, l’Infanterie est sollicitée en premier pour toutes les opérations de maintien de la paix dans lesquelles elle fournit les effectifs les plus importants. Ces opérations demandent une instruction très poussée, autant pour les combattants au contact de populations dont les modes de vie et l’environnement physique varient d’un théâtre d’opérations à un autre, que pour l’encadrement intégré dans un milieu multinational. Les différents centres d’entraînement et d’évaluation implantés en métropole comme outre-mer pourvus des moyens de simulation les plus modernes permettent à l’Infanterie de conserver un très haut niveau de technicité.

Cette dernière salle, aboutissement de la visite, permet de constater combien le fantassin continue à jouer un rôle majeur. Son armement évolue rapidement, devenant de plus en plus performant et technique.

Ce haut degré de technicité explique en partie le retour progressif à une armée de métier.Celle-ci est aujourd’hui capable d’assurer aussi bien des missions traditionnelles que des opérations de maintien de la paix partout à travers le monde.

ROQUETTE ANTICHAR DE 112 mm appelée également « RAC 112 APILAS ».

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Roquette antichar de 112 mm
Roquette antichar de 112 mm "RAC 112 APILAS".

A la fin des années 80, avec la prolifération de blindages nouveaux (céramique, composites, réactifs,…) le LRAC de 80 mm modèle F1 avait atteint le bout de sa capacité opérationnelle.

Il était donc décidé de réaliser un missile antichar de très courte portée (600 m) l’ERYX. La réalisation d’un tel projet nécessitant une dizaine d’années d’études et d’expérimentations précédant sa mise en service dans les unités, il paru judicieux de mener parallèlement l’étude d’une arme AC de gros calibre, simple d’utilisation, robuste, légère, et de forte puissance dont la fabrication n’excéderait pas plus de trois années.

Le choix se porta sur la roquette antichar de 112 mm « RAC 112 APILAS » qui ne devait être qu’une arme de transition entre le LRAC de 89 mm, insuffisamment puissant, et le missile très courte portée ERYX, capable de détruire tous les blindages existants.

Commandé en 84 à 72.000 exemplaires par l'armée française, l'APILAS 122 mm. fut introduit en 1985. C’est pourquoi, les sections de combat de l’infanterie ont en dotation, à ce jour, à la fois le LRAC de 89 mm, l’APILAS et l’ERYX, moyens complémentaires de lutte contre les engins blindés.

L'APILAS (Armor-Piercing Infantry Light Arm System) est une munition consommable (coup complet), destinée à traiter les chars et les blockhaus, fabriquée par Giat Industries aujourd'hui Nexter et en service depuis 1985 dans l'armée de terre française.

Il s'agit d'une roquette antichar (RAC), selon la dénomination militaire française, qui a été largement exporté (Arabie saoudite, Belgique, Corée du Sud, Espagne, Finlande, France, Italie, Jordanie, Taïwan).

 

Caractéristiques :

 

Longueur du tube : 112 mm.
   
Longueur du tube :    1,26 m.
   
Longueur de la roquette 0,925 m.
   
Poids total :      9 kg.
   
Poids de la roquette :                                       4,3 kg.
   
Poids du tube      4,7 kg.
   
Portée de 25 m à plus de 300 m (cible en mouvement) plus de 500 m (cible statique).
   
Vitesse initiale :    293m/s.
   
Temps de vol : 1,9 seconde pour 500 mètres.
   
Pouvoir de pénétration : 720 mm d’acier.
   
  2 mètres de béton.

Renseignements : Le recul et le bruit lors du tir est très important. Les APILAS sont classés comme arme traumatisante. Chaque tir est enregistré dans un carnet de suivi du fantassin. Passé un certain nombre de tir (2 à 3), il ne peut en retirer qu'en cas de guerre.

 

Description :

L'APILAS est fourni dans un tube-lanceur en fibre d'aramid avec une lunette de visée escamotable.

 

 

Source :

TTA 150. Edition 2008. Titre XV. « Connaissance et entretien de l’armement ».

Iconographie :

Collection photographique capitaine (H) Michel BARBAIZE.