Berty Albrecht
Alias : Victoria
Berty Albrecht - Wild de son
nom de jeune fille - est née le 15 février 1893
à Marseille, dans une famille bourgeoise et protestante
d'origine suisse.
Après des études
classiques à Marseille puis à Lausanne, elle
passe un diplôme d'infirmière en 1912.
Jeune diplômée,
elle part pour Londres à la veille de la grande Guerre
comme surveillante dans une pension de jeunes filles. Après
le déclenchement des hostilités, Berty rentre
à Marseille où elle exerce dans les hôpitaux
militaires.
Après l'armistice, elle
épouse un banquier hollandais, Frédéric
Albrecht, et habite la Hollande, puis Londres à partir
de 1924. Là, elle commence à s'intéresser
à la condition féminine.
Revenue à Paris en 1931,
elle devient membre de la Ligue des Droits de l'Homme, et
crée, en 1933, une revue, le Problème sexuel,
dans laquelle elle défend notamment le droit des femmes
à l'avortement libre. |

Berty Albrecht
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Elle s'occupe également des réfugiés allemands fuyant le nazisme (juifs et opposants politiques), puis des Espagnols républicains exilés en France.
En octobre 1936, elle devient surintendante d'usine. En 1938, elle est affectée aux usines Barbier-Bernard et Turenne, fabrique d'instruments d'optique pour la Marine.
Après l'armistice de juin 1940, Berty Albrecht entre aux Usines Fulmen à Vierzon et profite de cette situation, dès l'été 1940, pour faire passer la ligne de démarcation à des prisonniers évadés.
Début 1941, elle commence à
dactylographier les premiers bulletins de propagande du Mouvement de libération nationale (MLN) créé par Henri
Frenay qu'elle connaît depuis 1934. Elle recrute pour
le mouvement les premiers adhérents et collecte les premiers
fonds.
En mai 1941 elle emménage
à Lyon étant chargé de mission par le Ministère
de la Production Industrielle et du Travail pour l'ensemble des
problèmes du chômage féminin dans le Lyonnais.
Berty fait ouvrir des ateliers de couture pour les chômeuses.
Parallèlement elle découvre
à Villeurbanne, où se trouvent les locaux du Commissariat
au Chômage, le premier imprimeur qui tire le journal Les
Petites Ailes à 2 000 ou 3 000 exemplaires puis le journal
Vérités, à partir de septembre 1941.
En 1942, de la fusion de "Vérités"
et de "Liberté", organe résistant de François
de Menthon, naît "Combat", qui se développe
sous la direction d'Henri Frenay avec la participation active de
Berty Albrecht. Poursuivant sa lutte contre les Allemands, elle
établit de précieuses liaisons entre les deux zones
au profit du mouvement. Les bureaux de Villeurbanne deviennent rapidement
ceux du mouvement et Berty s'efforce aussi de mettre en place un
service social de "Combat" pour venir en aide aux camarades
du mouvement emprisonnés et à leurs familles.
Les allées et venues dans
les bureaux du Commissariat au Chômage attirent l'attention
de la Police qui arrête Berty Albrecht une première
fois à la mi-janvier 1942 ; relâchée au bout
de trois jours, elle est rapidement contrainte à la démission.
Arrêtée à son
domicile fin avril 1942, elle est internée administrativement
et arbitrairement à Vals-les-Bains en mai 1942. Elle exige
d'être jugée. Devant le refus des autorités,
elle fait une grève de la faim pendant 13 jours avec quelques-uns
de ses co-détenus, parmi lesquels Emmanuel Mounier, fondateur
de la revue Esprit. Elle obtient alors d'être transférée
à la prison Saint-Joseph à Lyon et est finalement
jugée et condamnée à six mois de prison ferme.
L'invasion par les Allemands de la
zone sud, le 11 novembre 1942, risque de compliquer un peu plus
encore l'avenir des prisonniers politiques et résistants.
Berty Albrecht décide alors de simuler la folie. Envoyée
à l'asile psychiatrique de Bron le 28 novembre, elle est
libérée par un commando de "Combat" mené
par André Bollier, le 23 décembre
1942, grâce également à l'aide de sa fille Mireille
et de son médecin traitant.
Refusant de passer en Angleterre,
elle reprend immédiatement ses activités clandestines
et, au début de février 1943, rejoint Henri Frenay
à Cluny.
Arrêtée à Mâcon
le 28 mai 1943 par la Gestapo au cours d'un faux rendez-vous, elle
est torturée et transférée à la prison
du Fort Monluc à Lyon puis à Fresnes où elle est incarcérée le 31 mai à 0H15 et placée dans une cellule du quartier des droits communs. Echappant ainsi à la surveillance réservée aux "politiques", elle se donne la mort par pendaison dans la nuit.
Le 31 mai 1943, les Allemands font
connaître à la Préfecture de Mâcon et
à l'ambassade des Pays-Bas à Londres le décès
de Berty Albrecht sans que l'on en connaisse, alors, réellement les
circonstances. En mai 1945, son corps est retrouvé dans le
jardin potager de la prison de Fresnes. Berty Albrecht est inhumée
dans la crypte du Mont Valérien.
Compagnon de la Libération - décret du 26 août
1943
Médaille Militaire
Croix de Guerre avec palme
Médaille de la Résistance avec rosette
Dernière mise à jour : le 6 septembre 2004
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