Vassieux-en-Vercors
Citation
« Village du Vercors
qui, grâce au patriotisme de ses habitants, s'est totalement
sacrifié pour la cause de la résistance française en 1944.
Principal centre de parachutage pour l'aviation alliée sur
le plateau, a toujours aidé de tous ses moyens les militaires
du Maquis dans les opérations de ramassage d'armes. Très violemment
bombardé le 14 juillet, attaqué par 24 planeurs allemands
les 21 et 22 juillet, a eu 72 de ses habitants massacrés et
la totalité de ses maisons brûlées par un ennemi sans pitié.
Martyr de sa foi en la résurrection de la Patrie. »
(Vassieux-en-Vercors,
Compagnon de la Libération par décret du 4 août 1945)
|
|
Historique
Pendant l'hiver 1942-1943, les premiers
résistants, issus du mouvement Franc-Tireur, s'installent
dans le massif du Vercors, véritable forteresse naturelle de la
Drôme. L'instauration du Service du Travail obligatoire (STO) par le Gouvernement
Laval conduit naturellement les jeunes gens qui refusent d'aller
travailler en Allemagne - les réfractaires - à se cacher de la police
dans des zones inaccessibles : les maquis. Comme d'autres,
le maquis du Vercors se développe ainsi, grâce à cette législation
inacceptable pour de nombreux jeunes qui se voient peu à peu pris
en charge et encadrés par la résistance locale, essentiellement
des officiers de bataillons de chasseurs alpins de l'armée d'armistice
dissoute et d'anciens élèves de l'Ecole des cadres d'Uriage.
Début 1943, un plan stratégique est
conçu par Pierre Dalloz. Il consiste à utiliser le massif du Vercors
comme base d'accueil d'éléments aéroportés alliés qui, agissant
sur Grenoble et Valence, couperaient
la retraite allemande au moment de la libération du territoire.
Ce plan, accepté par les services français de Londres, est baptisé
plan « Montagnards ».
En mai 1943, après l'arrestation d'Aimé Pupin, premier chef civil du Vercors, Eugène Chavant est choisi par ses camarades pour le remplacer alors que le commandant Le Ray devient le chef militaire du Vercors.
En novembre 1943, le Vercors accueille
son premier parachutage d'armes et de matériel. Les premières attaques
allemandes contre le Vercors ont lieu le 22 janvier 1944 aux Grands
Goulets, puis le 29, à Malleval (Isère).
Bientôt connu comme l'un des principaux
centres de résistance du maquis, le village de Vassieux, situé
sur le plateau du Vercors, à 1 000 mètres d'altitude, est l'objet,
du 16 au 24 avril 1944, d'une opération de répression menée par
la milice française sous le commandement d'Agostini. Plusieurs fermes
sont pillées et incendiées, des habitants torturés et déportés et
trois d'entre eux fusillés.
Après le débarquement de Normandie,
le 6 juin 1944, le maquis du Vercors voit converger vers lui des
centaines de volontaires, impatients d'agir. Ils sont placés sous
le commandement du lieutenant-colonel Huet, nouveau chef militaire du Vercors.
Les 13 et 15 juin, les Allemands occupent
Saint-Nizier, accès le plus aisé vers le massif du Vercors, avant
de se replier sur Grenoble. De leur côté, les maquisards attendent
l'exécution du plan "Montagnards" et demandent l'envoi
de troupes aéroportées.
Le 25 juin, les alliés procèdent à
un parachutage massif d'armes sur le plateau. A plusieurs reprises,
la population apporte son aide aux opérations de récupération du
matériel, de jour comme de nuit.

Parachutage sur le Vercors
Début juillet la mission "Paquebot",
chargée de préparer un terrain d'atterrissage à Vassieux, est envoyée
sur place par les autorités d'Alger. Mais à la suite de mésententes
et d'erreurs aux conséquences dramatiques, le plan "Montagnards"
ne sera jamais appliqué ; il va même tragiquement s'inverser,
les maquisards, assaillants potentiels, devenant des assiégés pris
au piège.
Le 14 juillet, après le lancer de
plus d'un millier de containers par les Alliés, l'aviation allemande
bombarde en représailles le village de Vassieux dont la moitié est
détruite et le reste en flamme. 25 habitants sont tués et les bombardements
systématiques se poursuivent jusqu'au 21 juillet pendant que des
divisions de montagne allemandes bloquent tous les accès au plateau.
Le 21 juillet 1944, les troupes ennemies
passent à l'offensive et se dirigent vers le plateau. Simultanément,
220 parachutistes d'élite, à bord de 22 planeurs, atterrissent par surprise à Vassieux et près de ses hameaux.
Le village est investi et, pendant
trois jours, les combats font rage. Le 23 juillet, un deuxième train de planeurs amène en renfort 200 hommes, Avec un raffinement de cruauté,
les Allemands torturent les habitants qui n'ont pu s'enfuir et les
FFI qu'ils arrêtent. 82 habitants et 120 combattants FFI sont ainsi
massacrés à l'intérieur ou aux alentours de Vassieux dont il ne
reste que des décombres. Pendant trois semaines encore, les derniers
survivants sont traqués impitoyablement par les Allemands qui occupent
les ruines du village, détruit à 97%.
Au total, les combats du Vercors,
auront fait 840 victimes françaises.

Les ruines de Vassieux-en-Vercors
Fin juillet 1945, lors de la première
commémoration des combats du Vercors, devant la foule des résistants
et de la population survivante, Georges
Bidault remet la Croix de la Libération à la commune de Vassieux-en-Vercors.
Pour en savoir plus :
Bibliographie
indicative
Dernière mise à jour : le 25 août 2006
Contacter le webmaster
|