Le Canada est l'une des premières fédérations au monde, c'est pourquoi
le fédéralisme est depuis toujours au centre de la scène politique,
constitutionnelle et sociale canadienne. Dans le but de stimuler la
recherche, la formation et la diffusion des connaissances dans le
domaine des études sur le fédéralisme, le CRSH et Affaires
intergouvernementales ont uni leurs efforts afin d'offrir un
nouveau programme de subventions intitulé Le fédéralisme et les
fédérations.
On cite souvent en exemple le dynamisme et la souplesse du fédéralisme,
mais bon nombre de personnes remettent en question son aptitude à
s'adapter aux multiples changements qui secouent l'économie et la
société depuis le milieu du XXe siècle. L'étude des forces et des faiblesses du fédéralisme
exige une compréhension plus poussée et nuancée du fédéralisme canadien.
Le programme Le fédéralisme et les fédérations vise à accroître notre
compréhension du fédéralisme canadien en tirant profit des recherches
qui documentent et analysent son développement, sur le plan national et
comparatif.
Cette approche est particulièrement importante à la lumière des
tendances récentes qui pourraient avoir des répercussions considérables
sur notre compréhension du fédéralisme canadien. Premièrement, les
gouvernements canadiens ont adopté récemment une approche progressive et
non constitutionnelle pour améliorer la gestion des affaires de l'État
et de satisfaire à la diversité de demandes, des modifications qui
étaient parfois impossibles à réaliser dans le cadre de la réforme
constitutionnelle. Ce changement d'orientation a modifié certains
programmes et processus et en a créé de nouveaux qui méritent tous une
analyse approfondie et une attention particulière.
Deuxièmement, de nouveaux modèles d'administration fédérale ont vu le
jour. Parmi ceux-ci, on compte la structure en perpétuelle évolution de
l'Union européenne, la transformation de la Belgique et de l'Afrique du
Sud en fédérations, les tentatives pour créer des régions autonomes en
Italie et en Espagne, et la poursuite de l'autonomie gouvernementale par
les peuples autochtones en Australie, au Canada, en Nouvelle-Zélande et
ailleurs dans le monde.
Troisièmement, les fédérations australienne, allemande, suisse et
américaine, en place depuis longtemps, tentent également de s'adapter
aux pressions exercées par l'internationalisation de l'élaboration des
politiques publiques touchant plusieurs secteurs, à l'agrandissement des
régions de libre-échange et à l'intensification des demandes d'autonomie
locale. En découvrant comment ces fédérations réagissent à toutes ces
pressions, nous pourrons mieux comprendre les contraintes et les
possibilités de la fédération canadienne.