Publié le 11/01/2011 20:16 - Modifié le 12/01/2011 à 07:08 | © 2011 AFP

Mokhtar Belmokhtar, parrain du Sahara

Une patrouille de soldats nigérians sur la route reliant Agadez et Arlit , dans le nord du Mali, le 27 septembre 2010
Une patrouille de soldats nigérians sur la route reliant Agadez et Arlit , dans le nord du Mali, le 27 septembre 2010
Une patrouille de soldats nigérians sur la route reliant Agadez et Arlit , dans le nord du Mali, le 27 septembre 2010 Issouf Sanogo AFP/Archives

L'islamiste algérien Mokhtar Belmokhtar, qui selon des médiateurs malien et nigérien aurait commandité le rapt des deux Français retrouvés morts au Mali, règne en maître sur les routes clandestines du grand sud saharien, à la fois terroriste, contrebandier et brigand.

Surnommé "l'insaisissable" par un ancien chef des services français de renseignements, il a mis à profit sa connaissance du désert et de solides alliances tribales et familiales avec des groupes locaux pour sillonner à sa guise la "zone grise", très difficile à contrôler, aux confins du sud Algérien, du Tchad, du Mali du Niger et de Mauritanie.

Né en juin 1972 à Ghardaia, à 600 km au sud d'Alger, il a affirmé dans une de ses rares interviews, diffusée en novembre 2007 par un forum jihadiste, avoir très jeune été captivé par les exploits des moudjahidines afghans, en lutte contre l'armée soviétique.

Il les rejoint en 1991, à peine âgé de 19 ans, et s'entraîne dans les camps afghans de ce qui allait plus tard devenir Al-Qaïda, rencontrant des hommes qui deviendraient des responsables du réseau.

Il affirme y avoir combattu les soldats russes, sans que cela puisse être établi de façon indépendante. Ayant perdu un oeil au combat (officiellement à cause d'un éclat d'obus), il y gagne l'un de ses nombreux surnoms: "Laouar" (le borgne).

Il rentre en Algérie en 1993, un an après l'annulation par le régime des élections remportées par le Front Islamique du Salut (FIS). Son expérience afghane lui permet de devenir très vite l'un des chefs militaires du Groupe islamiste armé (GIA), dans sa région natale.

Il rejoint en 1998 le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), né d'une scission du GIA, le plus sanguinaire des groupes armés algériens.

"C'est un historique du jihad algérien" expliquait il y a quelques mois à l'AFP Louis Caprioli, ancien sous-directeur à la DST, chargé de 1998 à 2004 de la lutte anti-terroriste.

"Il connaissait très bien le Sud. A partir de la fin des années 90, le Sahel a pris une importance primordiale, car c'est devenu la seule source de fourniture d'armes et de matériel pour les maquis afghans, parce que les routes à partir de l'Europe ont été coupées".

Pour financer ces achats d'armes et d'équipements, Belmokhtar se lance à grande échelle dans la contrebande de cigarettes, de voitures volées, le racket des filières d'émigration clandestine ou de trafics de drogue.

Il lie, selon plusieurs sources dans la région, de solides alliances familiales en épousant plusieurs femmes issues de plusieurs tribus touaregs du Niger ou du Nord Mali, grâce auxquelles il est constamment prévenu des mouvements des forces de l'ordre, dans des régions où rien n'échappe aux hommes du désert.

Ses troupes ne sont pas nombreuses, pas plus de 150 à 200 hommes divisés en petits groupes très mobiles. Equipés de 4x4 puissants, ils sont ravitaillés par les tribus locales ou par des réservoirs secrets enterrés dans le désert.

A la suite de dissensions internes au sein du GSPC, et de sa transformation en Al Qaïda au Magreb islamique (AQMI), il est remplacé à la tête de la "9ème région" (le grand sud algérien) par Abdelhamid Abou Zeïd, Hamadou Abid de son vrai nom, nommé par l'émir de l'AQMI Abdelmalek Droukdal.

"Il s'est replié sur le Nord Mali et se déplace en permanence entre les frontières pour éviter d'être repéré", explique Louis Caprioli.

Il y a bénéficié pendant des années d'un droit d'asile officieux, à la suite de son intervention dans le dénouement heureux de l'enlèvement de touristes allemands et autrichiens.

"On lui avait promis de le laisser tranquille à condition qu'il ne se livre pas à des actions hostiles sur notre sol", avait admis au Figaro, en mars 2007, le colonel El Hadj Gamou, chef de la 1ère région militaire malienne.

 
Imprimer  Envoyer à un ami  Partager sur Facebook  Flux RSS  Augmenter la taille  Diminuer la taille

Les annonces de Toulouse


Location T2
590 €

Vente Appartements de caractère
364000 €

Vente T3
111500 €

RENAULT ESPACE IV
16990 €

 
RÉAGISSEZ
MODE D'EMPLOI

1. Remplir correctement les cases ci-dessous.
2. Validez le mail de confirmation envoyé dans votre boite mail.

Titre :
Votre message :

 

* Pseudo : * Code Postal :
Données personnelles non publiées :
* E-mail :  
 
* Nom : * Prénom :
Code :  
* Entrer le code affiché :

* Champs requis

Haut de page

 
L'événement

La vague de contestation populaire au Moyen-Orient réprimée dans le sang
La vague de contestations populaires sans précédent contre plusieurs régimes autoritaires en place depuis des décennies au Moyen-Orient, continuait...


Egypte: Amnesty accuse l'armée de pratiquer la torture
Amnesty International a accusé jeudi l'armée égyptienne d'avoir employé la torture contre des militants anti-régime lors des récentes...


Iran: le chef de la justice accuse les leaders de l'opposition de "trahison"
Le chef de l'autorité judiciaire en Iran a accusé jeudi les leaders de l'opposition réformatrice de "trahison", à la veille d'une grande...