Sondages de l’Elysée : Claude Guéant mis en examen pour « complicité de favoritisme »

L’ex-secrétaire général de l’Elysée est mis en cause dans ce dossier portant sur des contrats juteux passés sans appels d’offres à partir de 2007, dont ont bénéficié des conseillers de Nicolas Sarkozy.

Le Monde et AFP

Publié le 23 février 2016 à 12h57 - Mis à jour le 23 février 2016 à 15h10

Temps de Lecture 2 min.

Dans cette enquête ouverte notamment pour favoritisme, Claude Guéant pourrait être mis en examen ou placé sous le statut plus favorable de témoin assisté.

L’ex-secrétaire général de l’Elysée Claude Guéant a été mis en examen, mardi 23 février, au pôle financier pour « complicité de favoritisme », dans le cadre de l’affaire des sondages de la présidence de la République. L’ex-secrétaire général de l’Elysée est mis en cause dans ce dossier portant sur des contrats juteux passés sans appels d’offres à partir de 2007, dont ont bénéficié des conseillers de Nicolas Sarkozy.

Interrogé devant le pôle financier du tribunal de grande instance de Paris, son avocat, Philippe Bouchez El Ghozi, n’a pas fait de déclaration. Dans cette enquête, l’ancienne directrice de cabinet Emmanuelle Mignon ou d’anciens conseillers élyséens ont déjà été mis en examen.

« Exorbitant »

Au cœur du dossier des sondages et conseils en communication : les contrats passés sans appels d’offres à partir de 2007 avec les sociétés de Patrick Buisson (Publifact puis Publiopinion) et de Pierre Giacometti, tous deux mis en examen pour recel de favoritisme. Avec des soupçons supplémentaires d’avoir détourné des fonds publics pour le premier, ancien patron du journal d’extrême droite Minute.

Lire aussi : Affaires des sondages de l’Elysée : la carte de visite qui trahit Claude Guéant

La convention signée par Patrick Buisson avec l’Elysée d’une part prévoyait une activité de conseil rémunérée au forfait (10 000 euros par mois) et octroyait, d’autre part, à sa société Publifact « l’exécution de sondages », à sa liberté d’appréciation et avec les instituts de son choix.

Dans un rapport de 2009, qui allait conduire l’association Anticor à porter plainte, la Cour des comptes dénonçait le caractère « exorbitant » de cette convention, la présidence n’ayant « ni la maîtrise ni le contrôle » des dépenses. « Carte blanche et chéquier disponible », avait dénoncé Anticor.

Au final, les enquêteurs ont trouvé trace de 235 sondages achetés par le cabinet de Patrick Buisson et revendus à l’Elysée entre 2007 et 2009, avec une marge d’environ 1,4 million d’euros, soit entre 65 et 70 %. Le juge l’a mis en examen pour le détournement de cette somme, s’agissant de fonds publics. Certains des sondages revendus avaient déjà été diffusés dans la presse.

Multiples affaires

Claude Guéant avait été condamné le 13 novembre à deux ans de prison avec sursis, 75 000 euros d’amende et cinq ans d’interdiction de toute fonction publique à l’issue du procès sur les primes en liquide du ministère de l’intérieur, alors qu’il dirigeait le cabinet de Nicolas Sarkozy (2002-2004). Il a fait appel.

M. Guéant est aussi mis en examen pour « faux, usage et blanchiment de fraude fiscale en bande organisée » dans l’affaire des soupçons de financement libyen de la campagne Sarkozy en 2007. En cause, la vente alléguée de deux tableaux flamands pour expliquer un virement de 500 000 euros sur son compte.

Lire notre enquête : Article réservé à nos abonnés Patrick Buisson, le fantôme des Républicains
Affaire des sondages de l’Elysée : qui est mis en examen ?

Plusieurs anciens conseillers de Nicolas Sarkozy quand il était président de la République sont mis en examen dans cette affaire. Ils sont soupçonnés d’avoir passé des contrats importants de sondages sans appel d’offres, au bénéfice de deux sociétés dirigées par des conseillers eux-mêmes, Patrick Buisson et Pierre Giacometti.

Ont été mis en examen par le juge d’instruction Serge Tournaire :

Le Monde et AFP

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