HISTOIRE DU MUSEE DE L’INFANTERIE

L’HISTOIRE DU MUSÉE

Une lettre ministérielle n° 37060/DN/CC2 du 24 octobre 1969 prévoyait la création d’un musée de l’infanterie. Une commission préparatoire à sa mise sur pied réunit sous la présidence du général CRAPLET les généraux BERTIN, ANDOLENKO et ROUYER, le lieutenant-colonel CARLES et un représentant de l’inspection de l’infanterie. Le Service des bâtiments du génie suréleva d’un étage un bâtiment en rez-de-chaussée du Quartier Guillaut dans l’emprise de l’Ecole d’Application de l’Infanterie (EAI) à Montpellier, et le lieutenant-colonel NOËL, prix de Rome d’architecture, se chargea de la décoration intérieure et extérieure.
La commission s’accorda sur les buts du futur musée, savoir :

1.retracer l’évolution de l’infanterie française de 1479 à 1962,
2.rappeler la mémoire de l’infanterie de l’Armée d’Afrique.

Les travaux commencèrent en mai 1970 et jusqu’en 1973 on mit sur pied quatre salles d’exposition. L’Ecole d’application de l’infanterie fournit les corps de métier. On réunit 46 mannequins et 30 jeannettes, 1706 objets et 665 documents graphiques. Les objets provenaient soit d’un prêt du Musée de l’Armée de Paris, soit des salles d’honneur des régiments d’Afrique du Nord.

L’inauguration de ce musée eut lieu le 18 mai 1973. Le lieutenant-colonel CARLES, qui venait de prendre sa retraite, accepta, à titre bénévole, d’être le premier conservateur. Il fit fonctionner le musée de 1973 à 1982 de façon empirique, soutenu par quatre commandants de l’EAI. Celle-ci y envoyait systématiquement tous ses stagiaires et la fréquentation annuelle moyenne était de 5.500 visiteurs.

Cependant, le Commandement, désireux d’harmoniser le fonctionnement des divers musées d’armes le régla par l’Instruction Ministérielle n° 3000/DEF/EMAT/EMPL du 19 décembre 1983. Elle prévoyait une autorité de tutelle (ce fut le général commandant l’EAI), un directeur, officier supérieur d’active (ce fut l’officier chargé des relations publiques de l’EAI) et un conservateur. L’instruction ministérielle ne prévoyait aucun financement du musée : elle suggérait seulement la création d’une « association des amis », régie par la loi du 1er juillet 1901 sur les associations à but non lucratif, qui pourrait lever des fonds.

Cette Association des Amis du Musée de l’Infanterie (A.A.M.I.) fut enregistrée à la Préfecture de l’Hérault le 29 juin 1981 (anticipant l’instruction ministérielle). Son premier président fut le général TOUSSAINT : elle comptait 217 membres. Au 1er janvier 1984 on dénombrait 584 adhérents.

La circulaire 3000 fixait les missions du musée :

1. la conservation, le développement, la mise en valeur et le rayonnement du
patrimoine historique et culturel constitué par les collections,
2. la participation à le formation morale des militaires,
3. l’action en faveur de l’enseignement de l’histoire militaire.

On rédigea le règlement intérieur du musée. Le conservateur reçut un sous-officier pour adjoint et on établit l’inventaire dans les formes règlementaires. Le nouveau système fonctionna dès la fin de 1985. Le nombre des adhérents à l’AAMI, tombé à 350, remonta à 517. L’association créa une revue « Infanterie », à parution semestrielle. Son numéro 1 parut au second semestre de 1982 à 500 exemplaires. En 1988, le contenu de la revue fut redéfini. A cette date le musée comptait 1.988 objets et 1.755 documents graphiques, 67 mannequins. 10 % des ces richesses étaient en réserve. La limite de l’histoire du fantassin fut portée de 1962 à 1992, incluant ainsi les engagements du Tchad et du Liban. Un bâtiment fut dégagé pour abriter un Centre de documentation ouvert aux chercheurs avec bibliothèque et photothèque.

Le musée était à l’étroit. L’autorité de tutelle fit approuver, en juin 1989, un projet d’extension. Simultanément une commission étudiait à Paris un nouveau musée de l’infanterie tandis que se développaient de nouvelles notions du patrimoine et de nouvelles tendances muséales. Les 14 et 15 juin 1995, au cours de réunions des responsables parisiens et locaux, le président de la commission donna communication pour application d’un projet complet dans tous ses détails pour un nouveau musée de l’infanterie « unitaire », c’est-à-dire ligne, chasseurs à pied, infanterie de marine et infanterie de l’Armée d’Afrique. On y logerait aussi les Goums et les Sahariens. Le conservateur sortirait de l’Ecole du patrimoine, mais pas avant l’an 2000. Une extension doublerait la superficie des bâtiments, dont les travaux seraient confiés au Service des bâtiments du génie. L’ancien musée fut fermé en 1996.

Le nouveau musée : le nouveau bâtiment est livré en 1997 et l’ancienne infirmerie est destinée à abriter les bureaux du musée et le Centre de documentation. Les salles sont installées entre 1998 et 1999 ; les Goums et les Sahariens transportent leurs collections au rez-de-chaussée de l’ancien musée.
Le nouveau musée est inauguré le 19 mai 1999 et le nouveau conservateur, le lieutenant-colonel RICCIOLI, prend ses fonctions en 2000. Il applique les nouvelles règles muséales et sera remplacé en 2003 par le commandant LE GOUAILLE.

En 2007, dans le cadre du redéploiement des forces militaires, le ministère de la Défense a décidé que l’Ecole de l’Infanterie de Montpellier rejoindrait l’Ecole de l’artillerie à Draguignan à partir de l’été 2010. Mais les bâtiments existants ne se prêtant pas à sa réimplantation dans le quartier Bonaparte de Draguignan, la décision fut prise de disjoindre le Musée de l’infanterie de l’Ecole de l’infanterie. Il est fermé depuis décembre 2009. Les collections ont été mises en caisses et stockées en attendant une réinstallation dans la citadelle Vauban, à Neuf-Brisach en Alsace, vers 2015.

Colonel (er) Pierre CARLES
Montpellier, mai 2010

Mais l’histoire du musée ne s’arrête pas ici.

En effet, le projet de création d’un musée de dimension régionale à Neuf Brisach, s’articulant autour du musée de l’infanterie, conduisait à créer une nouvelle association de soutien au musée : la SAMI. Dans l’espoir de voir naître ce projet, la SAMI entretenait la mémoire du musée et le lien avec ses adhérents, notamment par des publications régulières. Mais le projet de Neuf Brisach était abandonné et le Ministre de la Défense décidait en 2016 de réimplanter le musée à Draguignan, auprès de son école.

La SAMI, qui pour des raisons géographiques autant que juridiques ne pouvait soutenir le musée, était dissoute en 2017 

C’est ainsi que l’AMI (Association du Musée de l’Infanterie) voyait le jour, sans pour autant disposer des fonds permettant de réaliser les aménagements d’infrastructure nécessaires à l’implantation  de tout ou partie du musée… L’histoire de notre musée reste à écrire.

 Mais, au moment où les décisions d’implantation seront prises, l’AMI aura besoin de fonds permettant la réalisation de vitrines et de salles. Nous comptons sur vous, sur votre fidélité et votre soutien financier.