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Le commentaire de Lynda : ♥ Coup de coeur ♥
Je suis sortie de ce roman, complètement bouleversée, à un tel point, que j’ai dû attendre quelques jours pour écrire ce commentaire, afin de laisser retomber mes émotions.
Première phrase du livre ‘’aujourd’hui, j’ai tué un enfant’’, ce qui rend le tout bouleversant, c’est que cette phrase, c’est Chrissie, une petite fille de 8 ans qui le dit.
Et ce petit garçon de 2 ans, encore un bébé, sera la première victime de la petite fille.
Chrissie est toute seule, 8 ans, un père absent, et une mère qui ne fait absolument rien pour elle, Chrissie traîne dans les rues, quêtant un repas à droite et à gauche chez des amies, elle a faim, elle est misérable. La seule chose qui lui donne de l’importance, c’est de tuer, et c’est ce qu’elle fera.
Puis Chrissie grandit et devient Julia, après avoir purgé une peine, elle se retrouve en liberté, et à son tour elle va devenir maman, et elle se promet d’être une maman exemplaire pour la petite Molly.
Et les appels ont commencé, de mystérieux appels, qui viennent déterrer son lourd secret, et tout ce qu’elle tentait d’oublier refait surface, déstabilisant son fragile équilibre.
Julia vit constamment dans la peur qu’on lui enlève sa petite Molly, et encore plus, après un petit accident, où Molly sera légèrement blessée. Elle s’enfuit donc.
De retour dans son village natal, elle va essayer d’affronter ses démons, et surtout sa mère, et c'est à ce moment que les appels commencent!
À partir de ce moment, les chapitres alternent entre Julia et Chrissie.
Je n’en dirai pas plus sur cette histoire qui est loin d’être facile à lire, tout au long de l’histoire, j’étais déchirée entre la vilaine petite fille que l’on voit un peu comme un monstre, et la petite fille malheureuse qui voudrait tellement être aimée, elle ne demande que ça pourtant.
Nancy Tucker nous fait vivre une explosion d’émotions. J’ai pleuré, j’ai souffert, j’ai eu peur, et j’ai aussi aimé cette enfant, qui devient une enfant du système, qui doit vivre avec le fait d’avoir tué. Et qui tient à la seule chose qui lui est précieuse, sa petite fille, qui elle, l’a aimé dès le départ sans qu’on lui demande.
Chrissie, Julia et les autres noms n’existent plus, qu’un seul nom pour la représenter, c’est la maman de Molly.
Un roman qui fait mal, au cœur et à l’âme, Chrissie l’enfant mal aimée qui s’est transformée en monstre durant quelques années.
Une écriture assez visuelle, une histoire qui vient vous capturez pour vous libérer qu’à la toute fin du livre. Nancy Tucker vient jouer avec nos tripes, nos émotions, nos larmes.
Énorme coup de cœur, que je vous recommande, mais attention, gens sensibles, cette lecture pourrait vous choquer !
https://lesmilleetunlivreslm.over-blog.com/2022/09/le-premier-jour-du-printemps-nancy-tucker-les-editions-de-l-escale-via-interforum-canada-par-lynda-massicotte.html
Lu parce que j'avais particulièrement apprécié les deux autres titres de cet auteur, même si le sujet ne me semblait pas intéressant du tout... Finalement, un excellent livre que je recommande à tous. On suit deux histoires en parallèle qui ne semblent pas avoir de liens entre elles, jusqu'à ce qu'elles se rejoignent.
Trop bon! Des recettes savoureuses, simples et pas chères...
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Le commentaire de Martine :
Ce livre est proposé afin d'aider les apprentis à cuisiner avec plaisir des recettes faciles, savoureuses et saines qui sont très faciles à réaliser.
Un beau livre avec de belles photos, une liste d'ingrédients basiques et faciles à trouver avec une description des étapes à suivre afin de réaliser des assiettes alléchantes. Chaque recette est pensée et réalisée à une fraction du prix du prêt-à-manger qui se vend dans les supermarchés, présentement.
Un bel ouvrage à avoir dans sa bibliothèque culinaire, je vous le recommande.
La mission de La Tablée des Chefs est de Nourrir et d'Éduquer. Nourrir aujourd'hui, pour lutter contre l'insécurité alimentaire, et éduquer les jeunes, pour développer leur autonomie alimentaire. Avec ce livre de recettes, les objectifs sont bien respectés.
https://lesmilleetunlivreslm.over-blog.com/2022/09/trop-bon-des-recettes-savoureuses-et-pas-cheres-pour-commencer-a-cuisiner-editions-la-presse-groupe-fides-par-martine-levesque.html
Cher connard
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Virulente et clairvoyante, la pensée de Despentes nous leste magnifiquement le cerveau et articule avec discernement tout le tragique de la réalité qui divise la société post-MeToo. Ce roman épistolaire, aux voix multiples et complexes, permet une compréhension du contexte, voire même une réconciliation des intimités propres des protagonistes. Sans concession, Virginie Despentes est assurément une figure majeure de notre XXIe siècle! Elle œuvre pour le bien commun et le décloisonnement des voix en analysant la sensible dialectique des rapports hommes-femmes et son héritage sexué du monde à coup de riffs littéraires et de rage nécessaire.
LE livre qui m'a fait plonger dans l'univers de Brandon Sanderson. Une belle histoire, des personnages biens développés et un système de magie atypique.
À lire si vous voulez lire un roman de fantasy différent!
L'auteure publie des petits moments de la vie de coupe en format BD depuis quelques années sur les réseaux sociaux. Premier recueil de ces petites histoires et probablement pas le dernier, c'est cute et vous fera sourire c'est certain!
Un premier roman intense et émouvant. J'ai hâte de découvrir la prochaine histoire de l'auteure.
J'adore Thilliez et malgré le fait que j'aime bien sa série avec les policiers Sharko et Hennebelle, j'apprécie énormément les titres qui ne sont pas en lien avec la série. C'est le cas de celui-ci, et malgré qu'au 3/4 du livre j'avais compris ce qui se passait, j'ai terminé ma lecture rapidement pour comprendre comment et pourquoi!
À lire si vous aimez les romans policiers/thrillers.
L'éveil du maître du donjon: Gary Gygax et la création de Donjons
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Un petit roman graphique semi-biographique sur les fondateurs du jeu de rôle Donjons et Dragons et sur la création du jeu lui-même. Loin d'être exhaustive, l'histoire est intéressante et m'a permis d'en apprendre un peu plus sur l'origine de ce phénomène.
« Certains lundis de la toute fin novembre, ou du début de décembre, surtout lorsqu’on est célibataire, on a la sensation d’être dans le couloir de la mort. Les vacances d’été sont depuis longtemps oubliées, la nouvelle année est encore loin; la proximité du néant est inhabituelle. »
Sans aucun doute, nous nous apprêtons à pénétrer dans l’univers de Michel Houellebecq. Paul Raison, énarque et conseiller du ministre de l’Économie et des Finances, aura cinquante ans à la fin du roman. Mariés depuis une vingtaine d’années, Prudence et lui forment un couple uni sous le même toit, mais distant dans leur intimité. Quoi d’autre en dehors de la sphère professionnelle occupe les pensées de Paul?
Sur plus de 700 pages, Houellebecq file au train de son personnage pour en décortiquer la trajectoire de vie. Le signet rouge rattaché au livre, telle une balise, entraîne lentement son lecteur à travers un roman dense, ambitieux et réussi car il n’ennuie jamais. Une certaine délicatesse dans l’écriture tempère le côté parfois sombre du propos et la touche d’onirisme confère au roman sa part d’éclaircies (mon chéri m’a avoué, pour sa part, avoir tout bonnement sauté ces passages rêvés).
Certes, on ne peut qualifier un roman houellebecquien de lumineux, mais je crois bien que celui-ci s’en est approché au plus près.
Le commentaire de Martine :
Ce texte révèle la fragilité d'un homme, qui malgré toutes les épreuves de la vie, veut se reconstruire. Un récit qui dégage une belle sensibilité, j'ai aimé la délicatesse des thèmes abordés.
Jean-François Casabonne est un homme de théâtre bien connu, il nous livre le récit d'une quête identitaire, écrit avec tendresse et dureté dans un contexte de joual et de poésie. J'ai passé un agréable moment de lecture.
https://lesmilleetunlivreslm.over-blog.com/2022/09/la-roche-jean-francois-casabonne-editions-somme-toute-collection-repliques-par-martine-levesque.html
Roukie en cavale T.1 : Aux îles de la Madeleine
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Le commentaire de Lynda :
Un roman jeunesse que j’ai tout simplement adoré. Non seulement, l’histoire est excellente, mais elle m’a permis un petit voyage aux îles de la Madeleine, bien sûr à travers les mots de l’auteure, mais tellement bien écrite, que l’on se croirait sur place.
Roukie, est en vacances aux îles de la Madeleine, ces îles sont situées en plein cœur du golfe du Saint-Laurent. Roukie est en visite chez sa cousine Camille.
À chaque fois qu’elle part en vacances, son grand-papa lui prépare une énigme à résoudre, et celle-ci poussera Roukie et Camille vers de belles découvertes.
Par le biais de cette lecture, on apprend davantage sur la faune et la flore ainsi que sur les crustacés que l’on peut trouver dans cette région du Québec.
Je me suis même prise au jeu, en voulant résoudre l’énigme, et disons qu’elle m’a donné du fil à retordre un tout petit peu.
Très bien écrit, Roukie et Camille, sont super sympathiques, bien attachantes également. L’histoire est bien écrite, une plume visuelle, qui nous aide à visualiser ce coin de la province.
Je recommande ce titre sans hésitation !
https://lesmilleetunlivreslm.over-blog.com/2022/09/roukie-en-cavale-t1-aux-iles-de-la-madeleine-marie-eve-blanchard-boomerang-editions-par-lynda-massicotte.html
Journal d'un bibliothécaire de survie
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Charles Sagalane nous amène dans des randonnées autant intérieures qu'extérieures. J'ai beaucoup aimé l'insertion des haïkus à travers ses écrits. Ils étaient des phares éclairant le cheminement de l'auteur dans sa démarche de survie.
Une pure merveille! Lu sur la recommandation d'une amie et un peu dubitative au début, mais j'ai embarqué dans l'histoire. Un style d'écriture merveilleux! Je le recommande fortement à tous lecteurs, peu importe son style habituel.
Les contes interdits : La chasse-galerie
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Tant qu'à être dans les contes, voici un genre bien spécial : La chasse-galerie, de la série Les contes interdits, que j'ai lue il y a déjà quelques années.
J'ai beaucoup aimé ce livre... , mais je ne lirai pas tous les contes de cette série; j'en ai choisi un qui m'intéressait et j'ai plongé...
Je vous invite aussi, à en choisir un et à entrer dans un univers différent.
Depuis ma dernière lecture, Une nuit à l'hôtel d'Yves Beauchemin, je me suis découvert un goût pour les contes, historiettes et autres lectures de ce genre.
J'ai beaucoup aimé La vie rêvée des grille-pain; des belles petites et grandes histoires bien ficelées et enchaînées avec un certain goût pour les roses.
Je continue mes lectures de contes; j'ai trouvé 2 ou 3 autres recueils de ce genre dans ma PAL. À suivre.
Magnifiquement illustré. Une superbe adaptation de Lovecraft.
Incontournable Septembre 2022
"Mina et sa bête" est un roman graphique conçu pour le lectorat débutant, et tous ceux et celles qui auront envie de le lire, bien entendu. S'il vous semblera costaud, il faut garder en tête qu'il est peu rempli de textes et largement illustré. Il est, en outre, doté d'une couverture rigide ( Pratique pour mieux conserver les livres).
Mina vit dans un village avec sa famille. C'est l'hiver et comme tous les hivers québecois, il y a un bon 30 cm de neige dehors. Ce matin-là, elle et son frère ainé, Jérôme, découvrent de grosses traces dans la neige.Vu leur taille, Jérôme croit à une blague. le soir, Mina a l'impression de faire observer et découvre une paire d'yeux à travers la vitre de sa fenêtre. Et quelque chose s'est allègrement servie dans le bac de compost, dehors. Pas de doutes, il y a "quelque chose" autours de la maison. Jérôme n'y croit pas, mais Mina se montre plus curieuse. Elle tente d'approcher la créature avec la fournée de biscuits fraichement faits. Commence alors entre eux une forme d'amitié. Jérôme, leur ami Marcus et elle trouve même l'habitat de la bête, une grotte en pleine forêt remplie de trésors en métal ( un bric-à-brac qui ressemble au trésor d'une pie voleuse, il me semble). Seulement voilà qu'un projet de construction est amorcé non loin de son habitat, ce qui n'est pas pour lui plaire, en témoigne sa colère défoulé sur les véhicules du chantier. Tous les plateaux de biscuits ne le font pas revenir, comme le constatera tristement Mina. Il n'y a donc qu'une solution: empêcher le projet de voir le jour et replanter les arbres retirés. Peut-être, alors, cette bête sympathique pourra de nouveau habiter les lieux?
Une histoire tout-à-fait dans le vent des enjeux climatiques, mais qui me rappelle ses histoires d'espèces menacées par les hommes. On a d'ailleurs un clin d'oeil en ce sens avec la BD lue par Mina, "Tintin au Tibet". Ce n'est pas une histoire très originale, mais je me réjouis de voir un roman graphique pour nos plus jeunes lecteurs, en librairie jeunesse. Et il est toujours bon de rappeler que notre façon d'habiter le monde n'est pas toujours respectueuse envers les autres espèces.
Côté illustrations, c'est sympathique. Elles sont en noir et blanc. Il faut que je vous dise que la "bête" me fait tellement penser au personnage de Tony-Tony Chopper, de la série One Piece, quand il est en mode spécial "grand". Il ressemble à un renne géant bipède, quoi. Nous sommes dans un décor de petit village québecois en forêt.
J'apprécie, dans cette histoire, de voir un projet long terme dûment mené par la jeunesse ( Mina, Marcus et Jérôme), avec leur projet de mobilisation, puis de reforestation. À une époque, on ne prenait absolument pas notre jeunesse au sérieux. Cette tendance est appelée à changer. La jeunesse se mobilise aujourd'hui, à un âge plus tendre encore, pour le climat, pour notre avenir. Elle est intéressée et mobilisée. Elle est biberonnée aux nouvelles grâce aux réseaux sociaux il faut dire. Surtout, la jeunesse pose un regard différent des autres générations et il importe de leur laisser la place pour le faire valoir. Il faut également mentionner que les projets long terme peuvent sembler désespérant, mais avec de la rigueur et de la volonté, ces projets changent le monde réellement. Je pense aux changements majeurs menés au Rwanda par une pelletée de citoyens, qui, en 20 ans, ont transfiguré le paysage gravement déforesté par un nouvel habitat vert visible de l'espace! Ces projets fonctionnent, il suffit de persévérer. Nous avons tout a y gagner. Faisons-le pour nous, mais aussi pour les écosystèmes dans lesquels nous vivons.
Pour un lectorat à partir du premier cycle primaire, 6-7 ans.
Pédale !
2 commentaires au sujet de ce livre
Sans minimiser le vécu de Ludovic Piétu, je m’attendais, vu le titre injurieux Pédale ! et les œuvres traditionnelles sur les personnes LGBT+ et les coming-out, à une histoire triste, à des insultes, du harcèlement et surtout un coming-out difficile. Même si son coming-out s’est fait après une rupture hétérosexuelle, à l’âge de 23 ans, il a plutôt bien été accueilli, que ce soit par sa famille ou ses amis.
J’ai donc été surprise de lire un vécu relativement positif ; non pas que j’aurais voulu qu’il soit négatif, mais parce que ce n’est, malheureusement, pas encore assez fréquent, que ce soit dans les médias ou les vies de tout un chacun.
Alors certes, il y a des regrets, le temps passé à se mentir et les longues années ou les perches tendues jamais prises, qui peuvent être vues comme des échecs ou du temps perdu. Néanmoins, un coming-out gay et un vécu positif dans le début des années 2000, même à 23 ans, c’est quand même un grand succès.
Je dois dire que j’ai beaucoup aimé le côté nostalgique et le dessin surtout. Le style de Jika est très mignon, coloré, simple tout en étant très expressif. Le passage des années et des anniversaires, avec tous les objets significatifs de l’année en question, sont des petites machines à remonter le temps avec tout un tas de références sympathiques.
J’ajoute que je suis vraiment contente en ce mois de la fierté de lire une BD gay qui se finit bien, pour une fois ! Il y a tellement d’œuvres sur les vécus LGBT+, même dans la bande-dessinée, qui se terminent mal et même souvent par un décès ou une obligation d’aller vers une relation hétérosexuelle, que c’est rafraichissant de fermer cet ouvrage sans pleurer de tristesse.
"Haut les coeurs" est le quatrième membre de la toute récente famille de romans de la maison Québecoise "D'Eux". Une nouvelle de 41 pages agrémentée, comme ses frères, de très belles illustrations, ici rendues par Elsa Oriol.
Cyprien se rend chez ses grand-parents pour un mois, comme chaque année. Seulement, cette année, sa grand-mère n'est plus là. Quand le garçon, un nuit, souhaite aller boire un verre d'eau, il fait une découverte qui le perturbe.
*Attention - Divulgâche*
Pour comprendre le sens de cette nouvelle, je n'ai pas trop le choix de vous expliquer l'élément surprenant de cette histoire. Voyez-vous, Cyprien constate que la maison de ses grand-parents, normalement entretenue par sa grand-mère, est pourtant toujours propre. Comment l'expliquer, puisque d'ordinaire, grand-papa Gabriel est du genre à créer un bazar autours de lui? Puis, une nuit, il rencontre sa grand-mère, qui faisait le ménage le soir. Il croit à un rêve. La seconde nuit où il surprend sa grand-mère, il réalise qu,il peut lui parler et même la toucher. Elle est un peu différente, avec une voix qui sonnait faux et du maquillage plus que d'habitude. Cyprien finit par reconnaître son grand-père dans ce déguisement. Mais pour lui, ce n'est pas un déguisement. C'est une façon de faire revivre celle qu'il aime - et accessoirement entretenir la maison.
Il n'existe pas de façon unique de faire son deuil. Il est propre à chacun, d'une durée variable et d'une intensité variable. Pour Gabriel, manifestement, entretenir la maison dans les habits de son épouse, était sa façon de survivre à son absence. Ce qui me semble touchant, c'est la façon de ce grand-papa de ne pas se cacher de cette routine singulière face à son petit-fils. Cela traduit une grande confiance. Une confiance qui pousse Cyprien a gardé cela secret.
Je remarque aussi que Gabriel a sous-entendu avoir songer à mettre fin à sa vie. On a encore du travail à faire en matière de détresse psychologique, spécialement chez nos hommes, encore victime des mentalités étriqués voulant que les hommes soient toujours forts. Je pense que Gabriel a su trouver un moyen de garder la tête hors de l'eau avec son projet ménager. Tant que le moyen employé ne nuit pas à l'intégrité physique et psychologique de la personne, peut-on alors dire que le moyen fonctionne et mérite de ne pas être jugé? Je pense également que vu la réaction de Cyprien, qui a donner une forme d'assentiment au projet de Gabriel, a sans doute contribué au bien-être psychologique de ce grand-papa en deuil, parce que dans les moments difficiles, il est bon de savoir que nous pouvons compter sur nos proches et sur leur absence de jugement.
Les illustrations sont jolies, en mine de plomb esquissé sur un canevas au grain visible. Ma préférée est celle de la page 36, quand Cyprien enlace Gabriel avec sincérité. Quand on dit que l'amour est puissant, en voilà un exemple.
Je remarque également que nous avons un effet de contraste dans les rôles de genre. S'il est "bizarre" de voir un homme faire du ménage, être vulnérable et même porter une robe et un fichu, c'est qu'à une autre époque (ou ailleurs dans le monde actuellement) ce sont des caractéristiques "de femme". Si on s'attendait à retrouver la maison de papy en désordre, c'est qu'on s'attendait à ce que le ménage ne soit plus fait, du fait de ne plus y avoir de femme pour le faire. D'ailleurs, c'est la réflexion de Cyprien: il a demandé à son grand-père si une femme venait faire le ménage quand il a vu à quel point la maison était propre. C'est donc d'autant plus important pour le bien-être de Gabriel de ne pas tomber dans le jugement de genre.
Un récit très court, mais qui permet une amorce sur le deuil et sur la complicité relationnelle. Une oeuvre sur l'importance de l'empathie et de la capacité à revenir sur un jugement. Je dis "revenir", car il est humain de "juger", c'est un automatisme conçu pour nous permettre de savoir rapidement à quoi nous avons affaire. Cependant, l'important est de revenir sur nos jugements, de laisser la place à la raison et à l'empathie dans notre réflexion.
Une belle petite oeuvre.
Pour un lectorat à partir du troisième cycle primaire, 10-12 ans ( plus en raison du degré de compréhension requis que pour la longueur ou la difficulté du texte). Je réitère aussi que ce n'est pas parce que c,est un roman classé jeunesse qu'il n'est pas pertinent au adultes.
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